D. Lenthéric (Axione-ADTIM) : « La fibre aérienne permet de réaliser des économies »
Interview du directeur du concessionnaire en charge du réseau haut et très haut débit de l’Ardèche et de la Drôme sur le test de déploiement de la fibre optique via les lignes électriques aériennes.
Le Réseau d’Initiative Publique (RIP) des départements de l’Ardèche et de la Drôme est considéré comme le plus important en France à l’échelle d’un territoire aussi étendu, à la fois en termes d’investissements et de couverture.
Il représente un budget total d’investissement de 123 millions d’euros dont 95,5 millions d’euros sur le premier établissement du réseau (le montant de l’investissement débloqué au lancement effectif des travaux).
La participation financière du syndicat mixte Ardèche Drôme Numérique (ADN), composé des deux départements (Ardèche, Drôme) et du conseil régional Rhône-Alpes, s’élève à 50 millions d’euros.
Le reste de cet investissement, soit 73 millions d’euros, est à la charge d’ADTIM, du nom du groupement Axione-Eiffage d’un côté et ETDE-ETDE investissements de l’autre.
A noter que l’Europe a également participé au financement par le biais du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), et ce, à hauteur de 14 millions d’euros.
Au terme de deux années de travaux qui devraient s’achever dans le courant de l’été 2010, 213 centraux téléphoniques dégroupés desserviront 703 communes.
Près de 2000 bâtiments d’entreprises seront desservis en fibre jusqu’au bâtiment (Fiber To The Building ou FTTB en anglais) et 11 000 foyers en fibre optique jusqu’à l’abonné (Fiber To The Home ou FTTH).
Pour ITespresso.fr, David Lenthéric, directeur d’ADTIM, nous précise quelques points de ce projet très haut débit qui comporte un volet déploiement de la fibre optique par les lignes électriques (interview réalisée le 24/11/09).
ITespresso.fr : Qu’est-ce-qui justifie le déploiement de fibre optique sur les lignes électriques ?
D. Lenthéric : Le déploiement de la fibre optique sur les infrastructures électriques aériennes existantes permet une économie de l’ordre de 50% par rapport au déploiement de la fibre en génie civil. Cette économie globale permet – avec un même budget – de déployer plus de linéaire [longueur de fibre, ndlr] et donc d’étendre le réseau plus loin dans les territoires.
ITespresso.fr : Quelles sont les conditions imposées par les gestionnaires d’électricité pour utiliser les lignes aériennes ?
D. Lenthéric : Au-delà des frais initiaux d’ingénierie et d’exploitation avant travaux, deux redevances annuelles sont prévues : une redevance de droit d’usage versée au distributeur (ERDF) et une redevance d’utilisation du réseau versée au Syndicat d’Energie. L’ensemble des conditions sont formalisées dans une convention quadripartite signée entre ERDF, le Syndicat Départemental d’Energie concerné, le Syndicat Mixte Ardèche-Drôme Numérique et ADTIM, le délégataire de service public.
ITespresso.fr : En termes de sécurité, quelles sont les clauses prévues si une ligne électronique (et un câble de fibre optique de manière optique) se rompt, rendant indisponibles un ou plusieurs points du réseau ?
D. Lenthéric : La fibre optique déployée sur les infrastructures électriques aériennes est surveillée au même titre que le réseau déployé en génie civil. Un système d’alarmes permet de détecter les éventuelles anomalies sur le réseau et d’intervenir au plus vite en cas de problème. Dans tous les cas, les éventuels problèmes sur le réseau fibre optique sont pris en charge dans le cadre de la maintenance du réseau.
(lire la fin de l’interview page 2)