« Rattraper le retard français dans le domaine du calcul scientifique ». C’est une obsession affichée par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et son ministère de tutelle. Une forte impulsion vient d’être donnée dans ce sens avec l’accord signé avec IBM France.
En présence de Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, l’organisme public de référence pour la recherche scientifique a annoncé lundi midi l’acquisition et le déploiement d’un super calculateur, qui placerait la France à la troisième place du podium dans ce secteur, juste derrière les Etats-Unis et l’Allemagne (site de Julich). Une place honorable dans le monde civil (car il existe aussi ce type d’équipement ultra performant mais à but militaire).
Concrètement, il s’agit de mettre en place une plate-forme de calcul scalaire (ou calcul sur une entité élémentaire) d’une puissance de calcul nominale de 207 Teraflops* qui devrait être atteinte d’ici l’été prochain. C’est un véritable bond pour le CNRS qui n’alignait jusqu’ici qu’une puissance de 7 Teraflops.
Traiter l’existant, préparer l’avenir
« La plate-forme est ouverte à toute la communauté scientifique », précise Catherine Bréchignac, présidente du CNRS. Des synergies seront mises en place avec l’Institut des grilles (grid computing) inauguré mi-décembre.
Cette plate-forme répond à deux objectifs : répondre aux besoins urgents d’exploitation de calcul dans divers domaines (climat, environnement, nanotechnologies, biologie moléculaire…) mais aussi préparer l’avenir car l’ère du Pétaflop arrive à grand pas.
Pour les usages immédiats, IBM met à disposition du CNRS une architecture généraliste appelée SMP (pour symetric multi processor) dotée d’une puissance crête de 68 Teraflops. Elle a vocation à prendre la relève de la plate-forme IBM Power4 « Zahir » actuellement en exploitation à l’Idris (centre national de ressources informatiques pour le calcul intensif de haute performance du CNRS) qui date de 2001.
Au nom d’une vision à moyen terme, le CNRS a également acquis une architecture dite massivement parallèle (Massive Parrallel Processing ou MPP en anglais) pour traiter les applications d’un niveau de parallélisme « extrême ». Elle a vocation à soutenir « des communications engageant des dizaines de milliers de processeurs simultanément ». L’architecture MPP est dotée de 139 Teraflops. Le tout avec une puissance de stockage global partagée entre le SMP et le MPP de 800 To, précise Arnold Migus, directeur général du CNRS.
Pour IBM France, il s’agit d’un déploiement fondé sur son système Blue Gene/P et Power 6. Selon son président Daniel Chaffraix, le passage aux milliers de Pétaflop** d’ici cinq ans est une perspective réaliste.
Un contrat de 25 millions d’euros sur quatre ans
Reste maintenant à savoir comment les chercheurs vont pouvoir exploiter ce potentiel de calcul de haute performance (pour mener à bien des simulations numériques par exemple). Des programmes dédiés et des appels à projets seront lancés dans ce sens.
Si cette puissance de calcul scientifique servira en premier lieu aux intérêts français, la prochaine étape consiste à organiser les recherches et à fédérer les initiatives au niveau européen.
Le contrat que le CNRS a signé avec IBM France a été formalisé par voie de marché négocié (qui ne nécessité pas une étape d’appel d’offres). L’accord d’acquisition de l’équipement sophistiqué et de maintenance, qui s’échelonne sur une période de quatre ans, porte sur un montant de 25 millions d’euros.
* 1 Teraflop = mille milliards d’opérations en virgule flottante par seconde (floating point operations per second ou Flops en anglais)
** 1 Petaflops = un million de milliards d’opérations en virgule flottante par seconde
SMP | MMP | |
Cabinets | 6 cabinets IBM Powers | 10 cabinets BlueGene/P |
Processeurs de calculs | 3584 | 40 480 |
Teraoctets de mémoire | 18 | 20 |
Puissance crête (Téraflops) | 68 | 139 |
Source : CNRS-IBM (avec un stockage global partagé de 800 To et une puissance crête totale de 207 teraflops)
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