Capteurs d’images numériques : Sony renforcerait son leadership grâce à Toshiba
Suite au scandale financier qui a entaché Toshiba, le groupe japonais pourrait se séparer de son activité capteurs d’images numériques au profit de Sony.
Toshiba serait sur le point de se délester de son activité capteurs d’images (CMOS) pour appareils photos numériques et terminaux mobiles.
Sony se serait porté acquéreur en mettant sur la table 20 milliards de yens (l’équivalent de 150 millions d’euros), selon des sources proches du dossie citées par Bloomberg.
Les pourparlers entre les deux firmes japonaises seraient très avancés. Tant et si bien qu’ils pourraient déboucher sur un accord de manière imminente.
Selon Techno Systems Research, la part de marché de Sony dans le secteur des capteurs d’images est passée de 35% en 2013 à 40% en 2014. Suivent Omnivision avec 16% puis Samsung avec 15%.
La demande ne cesse de croître avec des capteurs plus définis sur les smartphones (en façade et au dos). Elle est aussi de plus en plus alimentée par le marché de l’automobile.
Dans le secteur des capteurs d’images photos, cet accord avec Toshiba renforcerait la position de leadership de Sony (dont la division en charge des capteurs d’images est récemment devenue une entité séparée).
Le groupe dirigé par Kazuo Hirai pourrait disposer d’une part de marché de 62% d’ici trois ans (à 9,9 milliards de dollars).
Parallèlement, le marché des capteurs photos numériques devrait, lui, atteindre les 12 milliards de dollars à l’horizon 2019 (alors qu’il était de 8,7 milliards de dollars en 2014).
Toshiba veut se refaire une santé financière
Cette cession d’activité de Toshiba serait une des conséquences du scandale financier dont le groupe fait l’objet.
Le groupe high-tech japonais s’efforce de récupérer du cash pour « effacer » les malversations organisées durant les précédentes années.
En effet, Toshiba est sur la sellette depuis que des irrégularités comptables ont été découvertes.
Des profits de certaines de ses filiales avaient volontairement été surévalués durant plusieurs années, comme ce fut le cas en 2013 avec Toshiba Medical Information Systems.
En mai 2015, les marchés financiers sanctionnaient le groupe dont la capitalisation boursière dévissait sur les marchés, perdant plus de 2,2 milliards de dollars.
Mavashi Muromachi, devenu CEO de Toshiba, a annoncé une restructuration du groupe. Objectif : assainir les comptes qui passe par des cessions d’actifs.
Ainsi, en septembre dernier, le groupe a vendu ses participations dans l’équipementier médical Topcorn.
Le début d’un long processus avec également les ventes d’actifs immobiliers et une participation de 4,6% dans le fabricant finlandais d’ascenseurs et de systèmes de transports guidés (escaliers mécaniques…) Kone pour un montant de 113 milliards de yens (soit l’équivalent de 931 millions de dollars).
Selon le quotidien national Yomiuri, Toshiba pourrait également réduire ses effectifs au Japon, en se séparant de milliers d’employés.
La firme a déjà atteint un plus bas dans ce domaine depuis 2009 avec 198 700 employés (au 31 mars dernier).
(Crédit photo : satephoto, Shuttershock)