Carrier IQ : « un coup de sifflet » selon la CNIL
A la suite de tests sur des smartphones en France, la CNIL assure que l’on ne trouve pas de traces du spyware qui a provoqué un scandale aux Etats-Unis. Néanmoins, il faut rester vigilant.
Carrier IQ sévit-il en France ? Non, assure la CNIL.
Dans le prolongement d’une étude présentée cette semaine sur l’usage des smartphones et le respect de la vie privée, l’autorité administrative indépendante en charge de la protection des données personnelles est revenue sur ce logiciel trop curieux installé sur des terminaux Android aux Etats-Unis.
Il permet de transférer à distance des données personnelles à l’insu du détenteur du smartphone.
Outre-Atlantique, la polémique tourne en procédure judiciaire contre les fabricants d’appareils mobiles et les opérateurs télécoms qui auraient favorisé sa propagation.
Pour la CNIL qui souhaite renforcer les contrôles sur l’exploitation des applications mobiles en France, l’affaire Carrier IQ « donne une opportunité ».
« Il semblerait que ce programme n’a pas été demandé par les opérateurs en France », assure Isabelle Falque-Pierrotin, Présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés.
Tout en étant consciente qu’il s’agit d’un véritable problème de sécurité des applications.
L’autorité érigée en garde-fou de la vie privée perçoit cette alerte au malware comme « un coup de sifflet ». « Nous regardons cela de très près…Il faut faire attention. »
Le laboratoire de recherche de la CNIL a effectué des tests sur des terminaux Android en France (cible de prédilection de ce que l’on désigne comme un rookit).
« Rien à signaler », selon Stéphane Petitcolas, ingénieur en charge de l’expertise informatique pour le compte de la CNIL.
Idem sur l’iPhone. Aux Etats-Unis, on a observé que l’agent (malveillant ?) Carrier IQ a aussi été détecté sur le smartphone d’Apple mais il nécessite une activation à la demande des opérateurs.
C’est le genre de mission qui risque de se renouveler pour le labo de recherche de la CNIL, ouvert en septembre.
Sa mission : apporter une expertise technique sur les dossiers sur lesquels se penchent l’autorité de régulation.
Un premier partenariat avec l’INRIA va être scellé sur le référencement des données téléphoniques.