Cartographie : Apple laisse iOS 6 en Plans
De nombreuses incohérences minent l’outil de cartographie Plans, substitué à Google Maps dans le système d’exploitation iOS 6 d’Apple (galerie photos).
Entre désillusion et fous rires, en un week-end, la Toile tout entière s’est éprise du phénomène Plans.
Présenté comme emblématique de la qualité Apple, l’outil de cartographie d’iOS 6 présente bien des aberrations qui le laissent pour le moment à des années-lumière de Google Maps.
En premier, le rendu tridimensionnel via la fonctionnalité Flyover accouche de résultats mitigés.
Si le pont de Brooklyn s’écrase littéralement sur New York, le bitume de Las Vegas semble fondre sous une chaleur imaginaire, quand la Tour Eiffel est restituée en 2D, couchée à même le Champ-de-Mars.
Passé les couleurs parasites (entre deux zones géographiques s’étendent aléatoirement des bandes grises ou d’un blanc nacré), les massifs montagneux s’aplatissent, certains axes routiers ondulent et une infinité d’éléments manquent à l’appel.
Si certains détails passent quasi inaperçus (typiquement, l’absence d’une statue dans un parc), d’autres imperfections se révèlent plus grossières : des pâtés de maisons disparaissent et certains quais, gués ou berges sont rayés de la carte.
A plus grande échelle, les archipels se clairsèment sans raison, des zones urbaines sont référencées comme des espaces verts et certains points d’intérêt (POI) sont mal référencés, situés par exemple dans une autre ville.
Ces nombreuses incohérences qu’ont relevées les utilisateurs de la première heure n’ont pas semblé, tout du moins dans les chiffres, contrarier le succès annoncé de l’iPhone 5.
Le constat n’en reste pas moins amer pour Apple, qui nourrissait des ambitions à la hauteur de son émancipation vis-à-vis des services Google, jusqu’alors toujours implémentés en standard dans les smartphones de la marque.
Après cinq ans de collaboration, les deux parties ont prononcé leur divorce au cours de l’été.
Cette rupture devait symboliser les ultimes velléités d’émancipation de la firme de Cupertino, qui reprenait alors en main le développement d’une solution cartographique « maison ».
Mais Plans n’a pour lui ni des véhicules dédiés telles les Google Cars, ni des hommes envoyés sur le terrain avec leurs sacs à dos munis de caméras, ni même une communauté de millions d’utilisateurs qui alimentent la base de données.
Un spécialiste en la matière, qui s’est exprimé sur le blog de Telemapics, estime en outre qu’Apple a précipité les démarches, se basant sur une logique algorithmique, sans aucun contrôle humain pour vérifier les cartes de Plans.
Qui plus est, Apple est confronté à la difficulté d’agréger des données en provenance de nombreuses sources : TomTom pour la navigation, Yelp pour les recommandations locales, Acxion pour les POI…
Selon TechCrunch, « la marque à la Pomme » cherche à recruter des ingénieurs en cartographie, tout particulièrement ceux ayant contribué au développement de Google Maps.
Des sources dites proches du dossier évoquent des investissements conséquents dans cette opération de démarchage.
Les postes à pourvoir viserait essentiellement à « implémenter des méthodes de rendu en temps réel » et à « résoudre des problèmes complexes d’algorithmes. »
Crédit images : The Amazing iOS 6 Maps – theamazingios6maps.tumblr.com