Cegetel introduit la téléphonie illimitée dans ses offres ADSL
L’opérateur alternatif poursuit son offensive sur le marché du grand public en proposant la téléphonie illimitée dans son offre d’accès ADSL. Mais l’abonnement à France Télécom reste à la charge de l’abonné.
Après Neuf Télécom hier (voir édition du 3 mai 2004), c’est au tour de Cegetel de profiter de la présentation de ses résultats financiers du premier trimestre 2004 pour présenter ses nouvelles offres ADSL. Pour 34,90 euros par mois, l’abonné bénéficiera d’un accès ADSL à 512 Kbit/s couplé à une offre de téléphonie illimitée, en national comme en local. L’accès à 1 024 Kbit/s coûtera 39,90 euros et le 2 048 Kbit/s 44,90 euros. A comparer aux offres actuelles du groupe sans la téléphonie, à savoir 14,90 euros pour le 512 Kbit/s, 19,90 euros pour 1 MBit/s et 24,90 euros pour 2 Mbit/s avec la présélection téléphonique (sinon, ajouter 5 euros). Les nouvelles offres seront valables douze mois, au delà desquels Cegetel se réserve le droit d’augmenter les tarifs de 5 euros. L’offre n’est pas soumise à un engagement mais des frais de résiliation de 90 euros, dégressifs de 3 euros par mois, seront facturés. En revanche, aucun frais de mise en service n’est réclamé et l’achat du modem reste optionnel (30 euros). Cegetel lance d’ailleurs un pack Wi-Fi en promotion à 49,50 euros jusqu’à fin août 2004 mais uniquement sur le 1 024 et le 2 048. Les abonnés en 512 paieront le prix fort : 99 euros.
La nouvelle offre couplant accès Internet haut débit et téléphonie illimitée sera proposée sur tout le territoire pour le 512 Kbit/s. Les deux autres forfaits resteront réservés aux zones dégroupées du réseau de Cegetel, lequel s’étend progressivement. L’opérateur alternatif annonce avoir installé 450 DSLAM (les équipements qui relient les lignes ADSL au réseau de l’opérateur) sur les 600 annoncés en début d’année (voir édition du 8 janvier 2004) dans les villes de plus de 30 000 habitants. « Les 600 DSLAM seront installés en milieu d’année », précise Olivier Huart, directeur général. Le réseau de Cegetel devrait alors couvrir 55 % des lignes téléphoniques en France. « Une nouvelle tranche de 200 DSLAM viendra compléter les équipements », ajoute le dirigeant. Cegetel revendique 275 000 lignes dégroupées, en comptant les clients du groupe et les fournisseurs d’accès tiers.
Dégroupage total en perspective
Le couplage de l’accès Internet à une offre de téléphonie semble donc être la nouvelle stratégie des opérateurs. Mais à l’inverse de Neuf Télécom, Cegetel ne se lance pas encore sur la voix sur IP (où le signal vocal transite par Internet) et le dégroupage total pour le marché des particuliers. « Notre positionnement s’appuie sur la qualité de service voix et la simplicité d’utilisation », justifie Olivier Huart. Il est vrai que l’offre de Cegetel n’impose aucune nouvelle installation de boîtier comme la NeufBox. « Le marché ne semble pas encore mûr », poursuit le directeur, « le dégroupage total est un processus industriel qui n’est pas encore rôdé. » Ce n’est évidemment pas l’avis de Neuf Télécom. Ni de Free. A l’occasion de la présentation des résultats financiers du groupe Iliad le 3 mai, le FAI a discrètement annoncé le passage au dégroupage total. « Dès le mois de juin 2004, Free proposera une offre reposant sur le dégroupage total de la boucle locale », lit-on dans le document. Autrement dit, l’abonné Freebox pourra s’affranchir des 13 euros versés à France Télécom pour l’abonnement téléphonique et ne paiera plus que 30 euros pour son accès Internet, le téléphone et la télévision sur ADSL.
Cegetel ne néglige pas pour autant dégroupage total. Le groupe finalise ses choix pour la plate-forme technique et devrait lancer ses offres en fin d’année ou l’année prochaine. Entre-temps, Cegetel préfère miser sur une simplification du service en incluant le prix de l’abonnement de France Télécom dans sa facture. Dès septembre prochain, l’abonné aura ainsi le sentiment de n’avoir affaire qu’à un interlocuteur unique. « Le dégroupage total reste l’objectif à terme », précise cependant Olivier Huart. De quoi commencer à sérieusement inquiéter l’opérateur historique.