Sur un marché IT dont l’évolution s’illustre aussi bien à travers les appareils que les usages, Intel poursuit son travail d’adaptation à la nouvelle donne de la mobilité. Mais sa bataille stratégique face à ARM – dont les positions sur ce segment sont mieux établies – touche aussi à l’Internet des objets.
L’offensive en la matière avait véritablement débuté à l’automne 2013 avec la présentation d’une gamme de puces basse consommation réunies sous l’appellation Quark. Ces dernières équipent notamment le nano-ordinateur Edison, présenté au CES 2014. Visant en priorité le monde de l’électronique embarquée, le système tient dans un boîtier de la taille d’une carte SD. Il a déjà trouvé place dans un drone quadricoptère à reconnaissance visuelle ou encore un vêtement intelligent détectant la proximité des objets et des personnes.
Depuis lors, Intel a approfondi sa réflexion en se penchant notamment sur les questions de coûts soulevées par le défi de la miniaturisation et sur l’efficacité énergétique, matérialisée par la notion de rapport performance par watt. Le fournisseur de processeurs, leader mondial, a opté pour un modèle de développement basé sur le principe de la plate-forme ouverte : les partenaires sont invités à intégrer leur propriété intellectuelle au sein des différentes puces pour leur conférer de nouvelles fonctionnalités.
Il en résulte aujourd’hui une puce de nouvelle génération : le SoC Quark SE, basé sur un microcontrôleur 32 bits associé à 80 Ko de SRAM, 384 Ko de mémoire flash, un module radio Bluetooth « Low Energy », un accéléromètre et un gyroscope. Destinées aux fabricants de produits électroniques « à porter sur soi » (« wearable technologies »), les puces Quark SE s’assortissent d’une plate-forme de développement.
Baptisé Curie, le module peut être alimenté par une pile ronde ou une batterie rechargeable. Lancement prévu au 2e semestre 2015 (« Il sort tout juste du laboratoire« , selon le CEO d’Intel Brian Krzanich). Pas de prix annoncé, mais il est question d’un tarif « compétitif » par rapport aux autres options disponibles chez Intel, c’est-à-dire essentiellement des puces issues de l’univers mobile.
Pour la multinationale, l’incursion dans le monde des objets connectés a déjà impliqué plusieurs refontes organisationnelles… et des acquisitions stratégiques, comme celle de Basis Science (fabricant de montres connectées), au printemps 2014, pour plus de 100 millions de dollars. Intel s’est aussi associé à des sociétés comme Luxottica (montures haut de gamme de luxe et de sport exploitant les marques Ray Ban et Oakley), tout en montant plus récemment à 30 % du capital de Vuzix, spécialiste des lunettes connectées.
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