A la relance sur le segment des semi-conducteurs, Nvidia s’écarte un peu plus de son coeur d’activité historique, en l’occurrence le jeu vidéo.
Après avoir successivement investi le monde des serveurs et des supercalculateurs, le fondeur américain approfondit ses travaux sur le volet mobilité. Il accentue plus particulièrement sa conquête des objets connectés avec une nouvelle puce : le Tegra X1, qui succède au Tegra K1 lancé il y a un an dans le cadre du CES 2014.
Inscrit – tout comme son prédécesseur – dans une logique de rapport performance par watt, ce SoC 64 bits repose sur une implémentation « alternative » de l’architecture ARM big.LITTLE. Il associe en fait quatre coeurs Cortex-A57 (avec 2 Mo de cache L2 partagé ; pour les tâches consommatrices en ressources) à autant de Cortex-A53 (plus économiques en énergie).
Alors que le Tegra K1 supporte la mémoire vive LPDDR3, le Tegra X1 prend en charge la LPDDR4, avec à la clé une bande passante presque doublée (de 14,9 à 25,6 Go/s) et une consommation réduite de 40 % à puissance équivalente.
La partie graphique évolue elle aussi. Comme le note AnandTech, alors que le K1 repose sur l’architecture Kepler, le X1 s’appuie sur la dénommée Maxwell, adaptée aux Tegra à peine un an après son lancement sur les plates-formes desktop avec les puces GM107. S’appuyant sur 256 coeurs (contre 192 pour le Tegra K1), ce GPU développe 1024 gigaflops de puissance de calcul, contre 365 gigaflops pour le Tegra K1. Principal bénéfice : le support des affichages 4K à 60 images par seconde (contre 30 FPS pour le K1), avec une prise en charge native des codecs H.265 et VP9 (limité au H.264 et au VP8 sur le K1).
Au global, il est question d’une enveloppe thermique contenue à 10 watts. Nvidia prétend tout simplement qu’à performances égales, son Tegra X1 est « deux fois moins gourmand en énergie » que le SoC Exynos 5433 de Samsung (ou 40 % plus performant à consommation égale).
Cette puissance sera notamment mise à contribution dans l’univers automobile. Le constructeur allemand Audi est dans la boucle pour intégrer, au sein de certains de ses véhicules, la plate-forme Nvidia Drive CX, qui devrait entrer en production au prochain trimestre… et qui aura pour rôle de gérer l’électronique dans l’habitacle. C’est-à-dire le système de navigation (modélisation des cartes en 3D avec effets personnalisables), les écrans (jusqu’à trois en Full HD) ou encore l’aide à la conduite (via les caméras extérieures).
Basé sur une puce Tegra X1, le module Nvidia Drive CX supporte le Bluetooth, les solutions de connectivité mobiles, les systèmes audio et divers capteurs électromagnétiques. Il pourrait devenir une réalité commerciale à l’horizon 2016. Nvidia a l’intention de lui adjoindre un autre composant : le Drive PX, composé de deux puces X1 développant 2,3 gigaflops. Objectif : piloter jusqu’à quatre affichages en 4K tout en analysant les données issues d’un maximum de 12 caméras (1300 mégapixels par seconde de bande passante).
Nvidia s’appuie sur des technologies de parallélisation et d’apprentissage automatique – via des réseaux neuronaux construits sur le modèle du cerveau humain – pour permettre à son système d’interpréter des situations et de prendre des décisions. Les informations scannées incluent la couleur des feux, le niveau de vigilance des piétons, les panneaux de signalisation et les marquages au sol ou encore l’éventuelle présence de véhicules prioritaires ayant activé leurs gyrophares.
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