CES 2017 : Intel laisse une place à l’automobile dans un show très VR
La réalité virtuelle et l’automobile connectée sont les deux thématiques fortes d’Intel au CES. La 5G fait également l’objet d’initiatives.
Un vol en wingsuit au-dessus de la réserve indienne de Moapa, une randonnée au pied de la cascade Ban Gioc au Vietnam, un match de base-ball universitaire au premier rang des tribunes, l’inspection de panneaux solaires via un drone dans le désert des Mojaves… Les quelque 260 personnes venues assister à la conférence d’Intel au CES auront vécu un bouquet d’expériences en réalité virtuelle en 4K avec le casque Oculus Rift.
La firme américaine évoque un défi technique « sans précédent », avec « des kilomètres de fils » dont l’installation a débuté avant Noël.
En finir avec le câblage est précisément l’un de ses objectifs, dans le cadre du projet Alloy. Il s’agit de développer un casque autonome capable, grâce à deux caméras 3D, d’analyser toute une pièce, puis de la transformer en environnement virtuel sur le principe de la réalité augmentée.
Des yeux partout
Intel compte alimenter le projet avec les technologies d’une société récemment passée dans son giron : Voke VR. Ses technologies de réalité virtuelle ont déjà été expérimentées à la Fashion Week, pour des rencontres de football américain ou encore lors d’un concert de Ricky Martin. Elles doivent permettre à quiconque de vivre un événement de l’intérieur, sous n’importe quel angle, par le biais d’un casque autonome.
L’avenir du projet Alloy pourrait aussi passer par un partenariat avec HypeVR, un spécialiste de la vision par ordinateur. Et alimenter une stratégie qu’Intel veut globale dans la réalité virtuelle, amenée, selon le CEO Brian Krzanich, à « sauver des millions de vies », que ce soit en permettant l’inspection à distance d’installations dangereuses ou le travail d’équipe lors des recherches faisant suite à des catastrophes naturelles.
En voiture
L’autre maître mot du discours d’Intel au CES 2017, c’est l’automobile.
Le partenariat annoncé en juillet avec BMW Group et Mobileye se traduira par le lancement, au 2e semestre 2017 en Europe et aux États-Unis, d’expérimentations sur une quarantaine de BMW Série 7 à conduite autonome. En toile de fond, l’arrivée, prévue pour 2021, d’un premier modèle 100 % autonome au catalogue du groupe allemand : la BMW iNEXT.
Ces véhicules devront pouvoir communiquer sur plusieurs plans : non seulement avec des serveurs centraux, mais aussi entre eux et avec l’infrastructure routière. Avec une dose d’intelligence artificielle, ce schéma leur permettra d’apprendre plus efficacement les uns des autres.
Reste que la quantité de données produites dans ce cadre est importante : 10 à 100 Ko par seconde pour un radar comme pour un sonar ; 50 Ko pour un GPS ; 20 à 40 Mo pour une caméra ; 10 à 70 Mo pour un lidar.
C’est là que le réseau entre en jeu.
Direction 5G
Anticipant la disponibilité commerciale de la 5G (qu’on annonce pour 2020), Intel a fait le pari de concevoir un modem fonctionnant sur les bande de fréquences 3,3-4,2 GHz et 28 GHz, sur lesquelles le réseau de nouvelle génération pourrait être exploité à terme (un mouvement de libération des fréquences a été enclenché, mais rien n’est normalisé à l’heure actuelle).
Ce modem, qui doit entrer en production limitée au 2e semestre 2017 pour une production de masse « peu après », s’assortit de la plate-forme Intel GO. Déclinée en deux versions respectivement destinées aux puces Atom et Xeon, elle regroupe des kits de développement et inclut des FPGA Arria 10 ainsi que des technologies de deep learning.
Crédit photos : Walden Kirsch/Intel Corporation