En association avec des médias français, Facebook et Google veulent traquer les circuits de fausses infos (« fake news« ) à travers deux initiatives.
D’un côté, le réseau social va enclencher en France dans les prochaines semaines son outil de vérification d’informations (« fact-checking« ). Sachant que le dispositif est déjà testé en Allemagne et aux USA.
L’objectif est de faciliter les signalements par les utilisateurs, collaborer avec des « organisations tierces compétentes » dans l’exercice du fact-checking, signaler au grand public les informations contestées et restreindre les gains financiers que les auteurs de fausses informations peuvent dégager.
Huit groupes médias ont accepté de travailler avec Facebook dans ce sens selon une contribution officielle du réseau social : l’AFP, BFMTV, L’Express, France Médias Monde, France Télévisions, Libération, Le Monde et 20 Minutes.
Ils devront adhérer à la charte élaborée par le réseau international de fact-checking Poynter (institut américain de formation journalistique).
Sachant que des sites médias se sont déjà emparés du sujet comme Le Monde qui a déjà érigé son propre service de vérification des infos (Le Décodex) « pour repérer les sites les moins fiables ».
Si une information diffusée Facebook manque de fiabilité sous le prisme du dispositif de fact-checking, elle sera estampillée d’un avertissement et pourra être réduite dans les fils d’actualité des utilisateurs.
Le réseau social compte aussi s’attaquer à l’appât du gain facile à engendrer en diffusant des fausses informations racoleuses. Une information contestée ne pourra pas être convertie en publicité ou faire l’objet d’un post sponsorisé, assure le groupe Internet de Mark Zuckerberg.
En début d’année et de manière distincte, le réseau social avait présenté un programme pour renforcer les liens avec les médias et former les journalismes aux outils sociaux (The Facebook Journalism Project).
Parallèlement à ces initiatives « maison » de soutien au fack-checking, Facebook affiche son soutien au programme de journalisme collaboratif CrossCheck du projet plus global First Draft.
Il arrive que les meilleurs ennemis baissent leurs armes autour d’intérêts communs. C’est le cas avec ce projet puisqu’il bénéficie de l’appui de Google News Lab et de 17 médias internationaux* (certains sont déjà liés à Facebook).
Objectif de CrossCheck : aider les internautes à évaluer les sites médias, les recherches sur Internet et plus globalement la consommation de l’information en ligne « dans les prochains mois ». Pour séparer au final le bon grain de l’ivraie dans ce déversement perpétuel de l’info à l’ère numérique.
« Face à un défi de cette ampleur, l’union fait vraiment la force », considère Jenni Sargent, coordinatrice de First Draft. « En collaborant avec de nombreuses rédactions et en ouvrant le projet au public, je suis convaincue que nous serons en mesure de contribuer à limiter le flux de désinformation à un moment aussi crucial pour la France. »
Des jonctions apparaissent entre les diverses initiatives : ainsi, CrowdTangle (un service Facebook pour mieux cerner l’actualité disponible via The Facebook Journalism Project) est intégré dans CrossCheck, tout comme Le Décodex du Monde.
* AFP (Agence France-Presse), BuzzFeed News, France Médias Monde (via les Observateurs de France 24), France Télévisions, Global Voices, Libération, La Provence, Les Echos, La Voix du Nord, Le Monde, Nice-Matin, Ouest-France, Rue89 Bordeaux, Rue89Lyon, Rue89 Strasbourg, Storyful and StreetPress.
(Crédit photo : archive NME)
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