Apple engrange les soutiens dans sa bataille judiciaire face aux autorités américaines sur la question du chiffrement.
Des organismes comme l’Electronic Frontier Foundation et l’American Civil Liberties Union, qui défendent les libertés de citoyens à l’ère numérique, ont approuvé sans détour la ferme opposition de la multinationale à intégrer, dans l’un de ses smartphones, ce qui s’apparente à une backdoor.
Des voix éminentes s’élèvent aussi dans l’industrie IT pour défendre la position prise par « la marque à la pomme ».
Dans la lignée du CEO de Google Sundar Pichai, Satya Nadella, qui occupe les mêmes fonctions chez Microsoft, en appelle à un débat public.
Il ne s’est pas formellement exprimé, mais a relayé un tweet dans ce sens, publié par Brad Smith (directeur juridique de la firme).
Microsoft s’est par ailleurs associé aux déclarations émises par un groupement de sociétés high-tech dont il est membre : le Reform Government Surveillance, auquel sont affiliés Dropbox, Evernote, LinkedIn, AOL ou encore Yahoo… et qui rejette catégoriquement l’idée d’implémenter des portes dérobées « sur des technologies qui ont pour vocation de protéger […] les utilisateurs ».
Même son de cloche chez Jack Dorsey. Le cofondateur et principal dirigeant de Twitter dit « soutenir Tim Cook » et le « remercie pour son initiative ».
Mark Zuckerberg, son homologue chez Facebook, n’a pas pris position à titre personnel. Mais sa société a émis un court communiqué pour confirmer qu’elle « continuera à lutter contre toute demande faite aux entreprises d’affaiblir la sécurité de leurs systèmes ».
C’est effectivement ce que la justice exige d’Apple.
Il est plus précisément demandé à la firme de créer une version alternative de son système d’exploitation iOS, dédiée à un iPhone 5c : celui de Syed Rizwan Farook*, l’un des deux tueurs de San Bernardino (une fusillade qui a fait 14 morts et 22 blessés en Californie le 2 décembre 2015).
Cet OS dérivé doit fournir au FBI une « assistance technique » qui facilitera le déverrouillage de l’iPhone, en évitant tout effacement accidentel des données – peut-être précieuses – qu’il contient (voir notre article « Apple et l’iPhone de San Bernardino : pourquoi le débat s’enflamme »).
Le jugement de première instance, rendu par un tribunal de Californie, est intervenu le 16 février.
Apple disposait, à l’origine, de 5 jours pour s’y opposer, à condition de démontrer que développer une version spécifique d’iOS représenterait une charge trop lourde au regard de la loi invoquée par le FBI (l’All Writs Act de 1789).
Un délai lui a finalement été accordé, jusqu’au 26 février, d’après Bloomberg.
* Selon Reuters, le FBI a perquisitionné, ce jeudi, la demeure du frère de Syed Rizwan Farook, sise à Corona, municipalité du Grand Los Angeles. Aucune interpellation n’a été recensée. On ignore si cette opération est liée au débat sur l’iPhone.
Crédit photo : Soze Soze – Shutterstock.com
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