Chorus : la Cour des comptes pointe les errements dans le déploiement
Ce programme informatique doit servir « d’ossature des systèmes d’information financière de l’Etat ». Mais son déploiement est laborieux. L’outil technique en soi n’est pas visé mais l’organisation dans son ensemble.
Chorus n’a pas encore atteint son régime de croisière
Ce n’est pas l’outil technique en soi qui est décrié mais la difficulté provient en grande partie « d’une insuffisante préparation des services gestionnaires à une transformation profonde de leur environnement informatique ».
La Cour des Comptes pointe aussi du doigt « une organisation de la chaîne de la dépense loin d’être efficace » (nombre d’intervenants, absence d’analyse de fonds sur les besoins réels d’accès, manque de réflexion interministérielle).
Des « carences stratégiques dans la conduite du projet et les choix d’organisation » sont également relevées. Et la question de la « gouvernance » reste d’actualité.
Difficile de dresser un bilan global compte tenu du déploiement toujours en cours.
La Cour des comptes souligne que « la fenêtre initiale de prévision s’étalait sur la période 2006-2015 et se fondait sur un déploiement rapide de Chorus, en quatre ans. Or, deux années supplémentaires ont été nécessaires pour déployer complètement le projet ».
Tout en poursuivant : « les dépenses de maintenance ne peuvent être cernées avec précision, puisque le fonctionnement de Chorus n’a pas encore atteint son régime de croisière. »
C’est sans compter sur des « aménagements ultérieurs » (projets afférents à la gestion du recouvrement fiscal forcé (RSP) et à celle des dépenses de personnel (ONP).
Organisation administrative compliquée,maintien des procédures et des pratiques anciennes, inadaptation de la culture administrative et la gestion des ressources humaines, absence de définition des compétences nécessaires…
La liste des errements de Chorus par la Cour des comptes est longue au point d’émettre sept recommandations pour améliorer le dispositif au global (voir encadré ci-dessous).
« Les perspectives d’amélioration de la gestion publique résultant de Chorus tardent à se dessiner (…) Un risque élevé existe que l’objectif d’améliorer la gestion publique ne soit pas atteint lorsque Chorus sera entièrement déployé. »
On n’a pas fini d’entendre parler de Chorus…
Chorus : les sept préconisations de la Cour des comptes |
Dans son rapport annuel, la Cour des comptes propose sept orientations pour améliorer le programme Chorus et faciliter son déploiement : – clarifier la gouvernance du projet; – faire des restitutions aux ordonnateurs un chantier prioritaire pour redéfinir les outils de pilotage et de contrôle; – refondre le règlement général sur la comptabilité publique; – ramener, dans une première étape, le nombre de comptes de gestion à une quarantaine ; – tenir une comptabilité des engagements qui soit auditable; – développer les comptabilités auxiliaires et fiabiliser les données « basculées » dans Chorus; -faire du développement d’une véritable comptabilité analytique à l’échelle de l’Etat une priorité de la révision générale des politiques publiques. |