En dépit de l’impulsion commerciale donnée par Google, de la sensibilité du secteur éducatif et d’un certain attrait des consommateurs britanniques, l’Europe ne s’imprègne que timidement du phénomène Chromebook.
Deux ans et demi après le lancement commercial des premiers modèles, ces ultraportables connectés fonctionnant sous Chrome OS (système d’exploitation Linux centré sur le navigateur Web Chrome) ne représentent encore qu’une part marginale des ventes d’ordinateurs. Le cabinet Context estime qu’il s’en est écoulé environ 45 000 au 1er trimestre 2014 dans la zone Europe de l’Ouest… sur un marché global évalué à plus de 10 millions de PC.
Cette présence limitée des Chromebooks à l’international s’illustrait déjà voici quelques semaines au baromètre d’ABI Research : 90% des ventes sont aujourd’hui réalisées en Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada). De l’autre côté de l’Atlantique, l’adoption est disparate. Seul le particularisme britannique, « plus sensible à l’innovation », donne un semblant d’élan en concentrant 61,5% des livraisons de Chromebooks – soit environ 27 000 machines ou 9,3% des ordinateurs portables vendus dans le pays entre janvier et mars.
Mais au global, le grand public manifeste encore peu d’intérêt pour un concept dont Eric Schmidt lui-même remettait en cause la pertinence lorsqu’il était P-DG de Google. Les perspectives sont toutefois plus nombreuses au sein des circuits BtoB. Dans un contexte économique délicat, l’éducation se révèle particulièrement réceptive à un offre dont le prix (338 dollars en moyenne par Chromebook) constitue un argument fort, plus encore par l’absence de licence pour le système d’exploitation.
Les entreprises n’y sont pas non plus insensibles. Et quand bien même la dépendance à une connexion Internet tend à les rebuter, elles creusent le gisement Chromebook en explorant la piste du client léger mobile. C’est dans cette logique que Google a récemment étendu son partenariat avec VMware pour simplifier la virtualisation des bureaux Windows sous Chrome OS.
Même constat pour les passerelles montées avec la solution de collaboration en ligne Cisco WebEx. Le Chromebook a également été décliné en une version desktop : la Chromebox, qui doit permettre de transformer tout écran ou téléviseur en un PC connecté. Asus a ouvert le bal début février, suivi à quelques jours d’intervalle par HP.
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