Les travaux d’IBM sur un système international de paiement électronique, l’impulsion du gouvernement vénézuélien pour développer un outil d’attribution des propriétés immobilières, l’initiative du groupe européen gestionnaire du Nasdaq autour d’un dispositif d’échange d’actions… Les expérimentations impliquant la blockchain se multiplient.
Destiné à enregistrer des échanges de données de manière infalsifiable sans intervention d’une autorité centrale, ce registre sécurisé par cryptographie sous-tend notamment la crypto-monnaie bitcoin, exploitée sur un modèle peer-to-peer pour éviter les frictions liées aux canaux « traditionnels ».
Décentralisée par nature, la blockchain offre un haut niveau de traçabilité : on ne supprime jamais une opération ; tout au plus peut-on l’annuler en effectuant une transaction de sens inverse. Elle est aussi très difficile à bloquer, le contrôle de l’intégrité du registre étant assuré collectivement par l’ensemble de ses noeuds.
Malgré certaines réserves notamment en matière de sécurité (toute entité qui parvient à contrôler 33 % de la blockchain peut la contrôler dans son intégralité), les experts se sont persuadés qu’il existe de la valeur dans la blockchain, à condition de travailler sur des usages qui n’en exploite qu’une partie, que ce soit dans le micro-paiement, les DNS ou encore le crowdfunding.
En tête de gondole, les groupes bancaires. Dont Citibank, qui teste, selon l’International Business Times, sa propre monnaie virtuelle : le Citicoin. Le projet n’en serait encore qu’à un stade de préproduction, avec trois systèmes tournant « à blanc » pour gérer des transactions expérimentales, avec un objectif : faciliter le transfert d’argent à l’international.
Citigroup ne cache pas son intérêt pour les applications de la blockchain dans le monde financier. La maison mère de Citibank a déjà joué carte sur table à plusieurs reprises en allant jusqu’à affirmer que son adoption était « inévitable » au regard des bénéfices.
La monnaie mise en place par ses soins ne sera pas, comme le bitcoin, intégralement décentralisée. Pour le groupe bancaire, c’est surtout l’occasion de réduire ses coûts, le contrôle des transactions – et la couche de sécurité – étant amenés à être délégués aux clients qui accepteront de prêter un peu de puissance de calcul en échange de Citicoins.
Ce système de contrepartie est au coeur de l’écosystème Bitcoin : les membres de la communauté qui aident à créer de nouvelles unités de valeur (ils sont appelés les « mineurs ») sont récompensés de temps à autre en recevant une petite somme.
C’est précisément sur cette activité de minage que se concentre BitFury. Fondée en 2011, l’entreprise basée entre la Géorgie et les États-Unis a développé des semi-conducteurs et une infrastructure de serveurs dédiés à cet usage, ainsi qu’à la gestion des transactions sur la blockchain.
Elle vient de lever 20 millions de dollars auprès des plusieurs fonds de capital-investissement, dont DRW (Chicago), iTech Capital (îles Caïman) et Georgian Co-Investment Fund.
Ce tour de table porte à 60 millions de dollars le total des sommes levées par BitFury depuis mai 2014 (soit deux fois plus que le rival KnCMiner). Il va permettre à l’entreprise d’accélérer l’implantation d’un nouveau data center en Géorgie et de lancer son nouveau composant gravé en 28 nm.
L’objectif reste de doubler, tous les 6 à 12 mois, le rapport performance par watt de ces puces. En ligne de mire, un ASIC en 16 nm à délivrant 0,06 joule par gigahash. Il équipera une prochaine génération du HexFury, dispositif USB destiné à miner des bitcoins.
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