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City Makers : un levier open innovation pour Renault dans la mobilité urbaine

Comment motiver l’adoption des véhicules électriques et mieux comprendre leur utilisation pour optimiser les infrastructures ?

C’est l’une des problématiques abordées dans le cadre de City Makers.

NUMA, accélérateur de start-up basé à Paris, est l’épicentre de ce programme d’open innovation de 10 mois dédié à la mobilité urbaine.

Associés à la démarche aux côtés de la Mairie de Paris, Renault-Nissan et AXA ont mené une première phase de réflexion qui a permis de définir plusieurs axes de travail.

Outre le véhicule électrique, sont abordées des thématiques comme l’infodivertissement, l’intermodalité et l’entretien de la voirie.

Un appel à projets est en cours jusqu’à fin juillet. Huit start-up seront sélectionnées. Elles pourront tester leurs solutions entre octobre et décembre, avant une démonstration au public prévue en février 2018. Il est question d’une aide financière de 10 000 euros, mais rien n’est évoqué concernant la propriété intellectuelle associée aux projets.

De la data pour des décisions

Sur le volet véhicules électriques, la Mairie de Paris admet un développement encore limité du marché : 27 000 immatriculations entre 2010 et 2017, contre 6,2 millions sur la seule année 2015 pour les seuls voitures thermiques (source Avere-France).

Pour accélérer la transition, des infrastructures de recharge ont été installées sur la voie publique. En complément aux 800 bornes Autolib’ accessibles aux particuliers, on en compte aujourd’hui 165 sur le réseau Belib’ lancé l’an dernier.

Dans l’optique d’optimiser ces infrastructures, la Ville cherche à donner du sens aux données croisées des partenaires de City Makers pour mieux appréhender l’exploitation des véhicules électriques. Elle compte, dans ce cadre, expérimenter un outil de prise de décision.

Sur l’incitation à l’achat et à l’usage, il est question de centraliser les avantages financiers et opérationnels pour les présenter aux prospects et aux propriétaires de véhicules électriques, par exemple au sein d’un showroom Renault.

Contextualiser les déplacements

Autre défi : comment créer des services de mobilité ou en créer de nouveaux grâce aux données que produisent les voitures ?

Il s’agit là d’aller au-delà des services d’optimisation de l’utilisation du véhicule en temps réel, en se basant sur des périodes d’observation dépassant le simple trajet.

En toile de fond, les schémas de mobilité des personnes, des familles, voire des quartiers, avec des questions de type « Quel mode de transport associer à ma voiture pour me rendre au travail ? » ou bien « Où me garer pour économiser de l’argent ? ».

Dans un contexte de développement de la mobilité partagée et dans une moindre mesure du véhicule autonome, se dresse aussi l’enjeu de proposer aux passagers de l’information ludique, interactive et immersive.

La Mairie de Paris y perçoit un levier de revalorisation du patrimoine de la ville. Elle songe à des dispositifs de création et de diffusion de contenus en fonction des données remontées par les véhicules (géolocalisation, environnement, comportement du conducteur…).

Prévenir pour mieux guérir

Ces mêmes données pourraient aussi être exploitées à des fins de maintenance prédictive des routes.

En l’état, sur les 1 500 km de voirie ouverts à la circulation à Paris, 196 km sont équipés de capteurs.

La Ville cherche à compléter les informations que communiquent d’une part les agents municipaux et de l’autre, les riverains, par exemple via l’application « Dans Ma Rue ».

Renault sillonne déjà les grands axes autoroutiers avec des poids lourds équipés d’accéléromètres assortis d’un algorithme capable de renseigner l’état d’une chaussée.

Ce modèle, essentiellement pour des questions de coûts, est difficilement reproductible en milieu urbain. D’où l’intérêt d’exploiter les données créées par les usagers de la route… et traduire cet « état de la route » en propositions de maintenance, voire en intégrant un système de prédiction.

Du leasing au parking

City Makers s’intéresse aussi, au vu de la multiplication des offres de transport entre autopartage, location de scooters et navettes autonomes à titre expérimental, aux solutions d’intermodalité.

Constatant que ces dernières manquent globalement de visibilité, les partenaires du programme proposent, à travers les données existantes des conducteurs des Renault Zoe et de la Ville de Paris, d’améliorer la connaissance globale des parcours de mobilité et de développer une solution de déplacement avec des itinéraires alternatifs.

AXA se positionne plus particulièrement sur la question de l’assurance des nouveaux services de mobilité. Il cherche à développer, sous la marque « Cash & Drive », une offre de leasing (location avec option d’achat) attractive pour l’utilisateur qui accepte de mettre sa voiture à disposition sur une plate-forme d’autopartage pour une durée mensuelle minimum.

Renault organisera pour sa part, en parallèle, un événement par mois au Square. Le groupe automobile présente ce lieu ouvert au mois de mars comme un « laboratoire parisien d’open innovation ».

Des rencontres sont également prévues chez NUMA. Une session a déjà eu lieu le 31 mai sur l’optimisation du stationnement. Sont intervenus, à cette occasion, Stanley Robotics (parking automatisé dans les aéroports avec robot voiturier), OPnGO (réservation et paiement en ligne de places de parking) et Ector (service de voiturier à la sortie des gares et des aéroports).

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