« Comment rassurer les investisseurs sur le fait que vous n’essayez pas de cacher une quelconque faiblesse sur votre activité cloud ? »
John DiFucci, de Jefferies, a posé cette question lors de la conférence téléphonique faisant suite à la présentation des résultats annuels d’Oracle.
L’analyste réagissait aux propos tenus quelques minutes en amont par Safra Catz. La codirectrice de la firme américaine était revenue sur une modification importante dans la comptabilisation des revenus.
Certains segments d’activité ont été fusionnés, officiellement pour mieux refléter la réalité du business depuis le lancement, en septembre dernier, de l’option BYOL (« Bring Your Own License »).
Cette option permet d’acheter des licences déployables aussi bien sur site que dans le cloud. Mais aussi de migrer des licences existantes, aussi longtemps qu’on continue à payer le support.
La présentation des revenus évolue en conséquence (voir ci-dessous). Entre autres pour les « nouvelles licences » et le support associé, qui ne font plus partie des « revenus logiciels sur site », mais des « licences cloud et sur site ».
Dans les chiffres, le contraste est saisissant : de 1,566 milliard de dollars de « revenus cloud » au 3e trimestre de l’exercice fiscal 2018 (achevé le 31 mai dernier), on passe à 6,77 milliards au 4e trimestre sur le segment « support des services et licences cloud ».
En dépit des clarifications apportées lors de la conférence téléphonique, l’action Oracle a perdu près de 4 % dans les échanges d’après-Bourse.
Les investisseurs se sont sans doute figuré la nette augmentation des OPEX sur le cloud : + 20 % d’une année sur l’autre, quand le C.A. progresse de 7 %. Oracle justifie ces dépenses par le regroupement de toutes ses offres cloud sur des datacenters « nouvelle génération » en infrastructure bare metal.
Même si les indicateurs présentés sont rigoureusement choisis, quelques éléments de satisfaction sont à relever sur l’exercice 2018. L’offre de gestion NetSuite – acquise voilà deux ans pour près de 10 milliards de dollars – en fait partie, avec des facturations en hausse annuelle de 62 % à taux de change constant.
Le SaaS passe les 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel (+ 11 %) ; le duo PaaS + IaaS, les 21 milliards (+ 5 %). En y ajoutant les autres services et le hardware, Oracle affiche 39,381 milliards de dollars de revenus annuels (+ 6 %).
La zone Amériques reste le principal poste de revenus, à 22,088 milliards de dollars (+ 5 %), devant l’EMEA (+ 7 %, à 11,41 milliards) et l’APAC (+ 5 %, à 6,333 milliards).
Le résultat net s’établit à 3,825 milliards de dollars (+ 12 %), soit 90 cents par action. La trésorerie est stable d’une année sur l’autre, avoisinant les 22 milliards de dollars.
Crédit photo : Oracle
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