CNIL : combien de cookies ingurgitez-vous sur le Web ?
La CNIL publie des recommandations sur l’usage des cookies par les pros du Web. Elle ajoute une touche de pédagogie grand public avec Cookieviz (logiciel de représentation graphique des cookies récoltés lors des sessions de surf).
Imaginez le scénario : vous consultez à la suite un article sur les trois principaux sites médias. Combien de cookies ont été déposés sur votre disque dur ? Réponse : 70 permettant l’échange d’information avec 146 acteurs. La CNIL a dévoilé un logiciel « maison » baptisé Cookieviz (disponible gratuitement pour tous les OS à télécharger sur le compte Source Forge de la CNIL). Une manière d’illustrer le phénomène du tracking ou comment les internautes sont suivis par les éditeurs (fournisseur de service, régies publicitaires, réseaux sociaux…).
La Commission nationale informatique et libertés a dévoilé ce petit utilitaire pour le grand public dans le prolongement de la publication d’une recommandation sur les cookies destinée aux professionnels du Web. Dans un but pédagogique à destination du grand public, elle met également à disposition du grand public une série de vidéos (donc des tutoriels) et des conseils pour limiter la traçabilité de sa navigation Web.
Mais la recommandation est surtout destinée au nombre important d’acteurs professionnels du Web qui exploitent les cookies : publicité, marketing, sites marchands’, éditeur de solutions d’audience…Et ce afin qu’ils se mettent en conformité avec la loi (article 32-II de la loi du 6 janvier 1978). La CNIL a mené pendant plusieurs mois une concertation avec les principales organisations professionnelles : UFMD, FEVAD, UDA, IAB, le GESTE, le SNCD, etc.). Les éditeurs ont l’obligation de solliciter au préalable le consentement des utilisateurs préalablement au dépôt notamment de certains cookies (de publicité ciblée, de réseaux sociaux ou de mesure d’audience sous conditions).
« En respectant le principe de l’opt-in, nous cherchons à faire appliquer le cadre de règlementation de manière raisonnable, opérationnelle et pragmatique », a déclaré Isabelle Falque-Pierrotin, Présidente de la CNIL.
Traceurs : la CNIL note l’essor de la « technique refuge » du fingerprinting
Au-delà du cas de l’exploitation des cookies (sa durée moyenne est de trois mois), il existe une autre catégorie de traceurs : le fingerprinting (« prise d’empreinte », rien à voir avec la biométrie mais considérons que c’est un nouvel identifiant par internaute pour suivre le surf multicanal). C’est une approche alternative de plus en plus influente en raison de l’évolution des technologies de reciblage publicitaire (retargeting) qui se développe sur le Web et le mobile (et dans ce cas, il faut s’affranchir du cookie traditionnel).
Ce plan B du tracking est considéré comme une « technique refuge » qui permet également de « rattraper » ceux qui cherchent à fuir l’exposition à la publicité sur le Web (et donc les cookies) en installant des logiciels de type adblocking (souvent des extensions Firefox) comme DoNotTrackMe. Mais les éditeurs exploitant le fingerprinting n’échappent pas au consentement au préalable.
6 fiches conseils pour limiter la traçabilité de sa navigation web sur le site de la CNIL |
– Comment bloquer les cookies tiers – Comment empêcher l’installation des traceurs les plus répandus – Comment partager sur les réseaux sociaux – Comment limiter le traçage dans Adobe Flash – Comment bloquer le chargement de ressources en provenance d’autres sites – Comment bloquer toutes les publicités avec AdBlockPlus Fiches directement accessibles sur le site Internet de la CNIL en suivant ce lien. |
Quiz : Connaissez-vous vraiment la CNIL ?
Shutterstock.com – Copyright : Michael H Reed