Du développeur Scala au directeur logistique, on recrute chez Colisweb.
La start-up lilloise, qui exploite une plate-forme de coursiers à destination des (e-)commerçants, capitalise sur une financement de 2,5 millions d’euros.
Le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales du 23 août 2016 fait état de cette augmentation de capital. Le dépôt de l’acte référencé par Infogreffe remonte à fin juillet.
Assortie d’une modification du statut juridique de la société (devenue une SAS à capital variable), l’opération fait suite à une première levée de fonds de 850 000 euros bouclée en 2014 avec le soutien de Bpifrance et d’investisseurs privés issus de divers secteurs (retail, e-commerce, logistique).
À l’époque, Colisweb annonçait renforcer sa R&D en travaillant notamment sur des applications Google Glass pour améliorer l’efficacité des transporteurs affiliés à son service.
Depuis lors, les lunettes connectées ont été rangées au placard. Les efforts se concentrent aujourd’hui sur le développement d’un système de géolocalisation des coursiers, en complément au suivi des livraisons par e-mail et par SMS.
Mais que propose Colisweb, au juste ? Une expertise dans la « logistique du dernier kilomètre », avec la promesse de livraisons intra-agglomération « en moins de deux heures » ou sur rendez-vous pour les commandes passées chez des enseignes comme Franprix, Boulanger, Nature & Découvertes, Norauto, Kiloutou, Leroy Merlin et Darty.
Au cœur de cette solution que les marchands intègrent sur leur site (API REST ; plugins Magento et Prestashop) ou en point de vente, un algorithme qui réconcilie l’offre et la demande en sélectionnant le transporteur disposant du véhicule le plus adapté compte tenu de l’historique de ses performances, de sa rapidité d’exécution, de sa proximité au client et de ses évaluations.
Positionné sur le même créneau qu’un Colis Privé (dont le mariage avec Amazon a échoué dans des conditions floues), un Deliver.ee (associé entre autres à la FNAC) ou un Stuart (22 millions d’euros levés fin 2015 ; service lancé à Paris au printemps), Colisweb a diversifié son modèle avec de la livraison de personne à personne.
Soutenue, depuis le démarrage de son activité en janvier 2013, par la pépinière d’entreprises EuraTechnologies et la Région Nord-Pas-de-Calais, la jeune pousse n’est pas rentable sur son dernier exercice annuel, avec 238 032 euros de pertes sur un chiffre d’affaires de 139 929 euros. Ce qui ne l’empêche pas de viser haut : 1,5 million d’euros de CA en 2017 (source WK Transport Logistique) et une ouverture à 25 villes en France, contre 15 actuellement.
Sur la partie commerciale, l’équipe a un nouveau directeur* : Julien Kremer, fraîchement arrivé en provenance de Chronopost.
Sur le volet technique, l’automatisation intégrale de la plate-forme est un véritable défi. Sollicitée pour rendre l’algorithme totalement autonome dans l’assignation des tâches aux livreurs, l’équipe de recherche Inocs de l’Inria Lille revenait récemment sur ce chantier qui implique l’utilisation de techniques « d’optimisation dans l’incertain ».
* Cofondateur de Colisweb avec Rémi Lengaigne, Damien Abgrall est aussi à l’origine de Wid’op, société spécialisée dans le développement Web sur Symfony.
Crédit photo : Me1lchakov – Shutterstock.com
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