Collecter plus pour reverser moins : Uber accusé de jouer avec ses algos
Nouvelle plainte, aux États-Unis, contre Uber, accusé d’avoir manipulé, aux dépens des chauffeurs et des passagers, le logiciel qui calcule à l’avance les prix des courses.
Les revenus que perçoivent les chauffeurs Uber sont-ils bien basés sur les prix que paient les passagers ? Le dénommé Sophano Van en doute.
Conduisant lui-même pour la plate-forme américaine, il l’assigne en justice et cherche à monter un recours collectif.
La plainte (document PDF, 23 pages ; merci Ars Technica) déposée en date du 2 avril 2017 devant un tribunal de Los Angeles fait état d’un « procédé méthodique » résultant en un traitement différencié des données de navigation entre le chauffeur et le passager.
Le problème se situe au niveau de la fonction introduite l’été dernier pour calculer à l’avance le prix des courses. En plus d’un montant de base incompressible, deux variables sont prises en compte dans l’estimation : la longueur et la durée du trajet.
D’après Sophano Van, le logiciel conçu à cet effet est capable de déterminer la route la plus courte et/ou la plus rapide en fonction des conditions de circulation. Or, si cet itinéraire est effectivement communiqué au chauffeur, le prix que paie le passager est, lui, calculé à partir d’un chemin plus long.
Uber conserverait la différence, en plus de la commission prélevée auprès de ses partenaires.
Parmi les chefs d’accusation retenus figure la rupture de contrat, Uber s’engageant à reverser, selon les offres, 75 à 80 % de ce que paie le passager.
Le plaignant dénonce aussi un enrichissement sans cause, une fraude par dissimulation, une concurrence déloyale et une infraction au Code du travail américain. Exigeant le remboursement des sommes dont les chauffeurs ont été « injustement privés », il ne chiffre pas, pour l’heure, le montant des dommages-intérêts réclamés.