Combinaison Microsoft – Nokia : la Bourse sceptique
Le rapprochement nécessite de revoir l’organisation de Microsoft. Stephen Elop CEO de Nokia) est fortement impliqué et reporte auprès de Steve Ballmer.
Microsoft rachète les activités « devices et business services » de Nokia mais la Bourse exprime un certain scepticisme.
Après l’annonce du deal à 5,4 milliards d’euros, l’action Microsoft au Nasdaq a finalement reculé de 4,55 % à 31,88 dollars. Au plus bas, elle a coté à 31,29 dollars en cours de journée.
Si ce rapprochement était attendu, les investisseurs et actionnaires vont suivre avec attention comment le fabricant de téléphones mobiles d’origine finlandaise va s’ancrer définitivement dans l’organisation de Microsoft.
Sachant que l’accord devrait être vraiment bouclé qu’au premier trimestre 2014.
Comment intégrer software et hardware ? Quel avenir pour les 32 000 collaborateurs de Nokia impliqués dans le deal ? Quel aménagement en termes de management pour faciliter la transition ?
C’est un gros morceau que Microsoft doit avaler. Un « nouveau chapitre » après le partenariat stratégique signé entre Microsoft et Nokia en février 2011.
Alors que l’éditeur avait lui-même enclenché en juillet une ré-organisation des divisions pour coller davantage à la nouvelle vision « Terminaux et Services ».
Dans une lettre envoyée aux employés de Microsoft, le CEO Steve Ballmer, qui quittera ses fonctions d’ici un an, a fourni quelques renseignements sur les modalités du rapprochement.
Silicon.fr a traduit la contribution en intégrale mais voici quelques éléments saillants :
« Il est maintenant temps de capitaliser sur cet élan et d’augmenter nos parts de marchés et bénéfices dans le monde des téléphones », commente le CEO.
« Il s’agit d’une acquisition habile de la part de Microsoft et d’une bonne affaire pour les deux entreprises. Nous allons profiter d’un talent, d’une technologie et d’une propriété intellectuelle incroyables. Nous avons tous vu l’exceptionnel travail que Nokia et Microsoft ont fait ensemble. »
Premier élément souligné : Stephen Elop CEO de Nokia, « va revenir chez Microsoft ». Il avait effectivement quitté ses fonctions de directeur de la division Entreprises en septembre 2010 pour prendre les commandes du fabricant de téléphones mobiles.
Au sein de Microsoft, il dirigera une équipe traitant des terminaux « sous une forme élargie ». Il effectuera un reporting direct à Steve Ballmer.
Les nouvelles fonctions de Stephen Elop vient grignoter les prérogatives de Julie Larson-Green (« Devices and Studio »).
Steve Ballmer laisse un flou pour la suite : « Julie rejoindra l’équipe de Stephen une fois l’acquisition achevée et travaillera avec lui pour former la nouvelle organisation. »
Mais cette présentation laisse la porte ouverte à la rumeur persistante selon laquelle Stephen Elop pourrait succéder à Steve Ballmer à la tête de Microsoft.
Des ingénieurs de Nokia situés à des postes-clés rejoignent Microsoft et demeurent sous la supervision de Stephen Elop :
* Jo Harlow, qui continuera de diriger l’équipe Smart Devices ;
* Timo Toikkanen, qui continuera de diriger l’équipe Mobile Phones ;
* Stefan Pannenbecker, qui dirigera la branche Design ;
* Juha Putkiranta, qui dirigera l’effort d’intégration pour le compte de Nokia.
Pour les forces de vente, l’équipe de vente « terrain » est conservée mais une intégration aura lieu sous la houlette de Kevin Turner (COO de Microsoft).
Le marketing Nokia et Microsoft sera unifié, sous la direction de Tami Reller et Mark Penn.
Ce sera probablement plus problématique en termes de gestion RH : « Finance, juridique, RH, communication, évangélisation, service à la clientèle et développement commercial vont s’intégrer à Microsoft ».
Le sourcing et la logistique feront partie de la branche Devices chapeauté par Stephen Elop.
Mais le CEO évite d’évoquer le sort des unités de productions des téléphones Nokia et évite l’affolement en précisant que les équipes de Nokia « restent largement en place, géographiquement parlant ».
Tom Gibbons, Vice-Président corporate de Microsot, supervisera le travail d’intégration des équipes et des services Nokia au sein de Microsoft.
A la lecture de cette présentation, il n’est pas du tout évident que Nokia demeure une entité autonome au sein du groupe acquéreur.
A lire en complément : Interview Idate : « Nokia et Microsoft devaient aller plus loin dans l’intégration » (03/09/13)
——————
Galerie photos : La saga Steve Ballmer, patron de Microsoft
——————-