Comment éviter que l’open data devienne « l’open cata »
Assises de l’évaluation des politiques publiques : Gilles Babinet (CNNum), Olivier Freget (Allen&Overy), Julien Billot (PagesJaunes), Marc Mosse (Microsoft) et Martin Duval (Bluenove) ont abordé la libéralisation des données publiques.
« L’open data doit dépasser la simple diffusion de fichiers »
De son côté, Olivier Freget, avocat associé chez Allen&Overy Paris et expert en droit de la concurrence, recense plusieurs points jugés fondamentaux pour profiter réellement de la vague émergente de l’open data : une vraie protection privative (« que peut-on protéger ? Que peut-on diffuser ? »), la concurrence sur ce marché naissant (éviter que la diffusion des données soit préemptée par les sources), le rôle de l’entreprise publique pour nourrir un tissu de start-up, une large interopérabilité…
Dans le cadre des activités du groupe PagesJaunes, Julien Billot, Directeur général adjoint du groupe annuairiste, regarde comment se structure ce marché qui pourrait se transformer en business.
« En qualité de média, nous regardons comment utiliser les données publiques pour en faire une offre éditoriale. «
Pour le compte de Microsoft France, Marc Mosse, Directeur des Affaires publiques et juridiques de l’éditeur, considère que l’open data va dépasser « la simple diffusion de fichiers (c’est le cas actuellement dans 90% des cas) ».
« Il faut trouver des start-up pour développer des usages et créer un écosystème ».
La patte de Microsoft se fait ressentir lorsque la dimension cloud est évoquée au nom de la puissance de calcul.
L’informatique en nuage servirait également à favoriser la disponibilité des données libéralisées et la maîtrise des coûts.
Bluenove : un livre blanc sur l’open data et les entreprises |
Dans le cadre de ce colloque, Martin Duval, président de Bluenove (« open innovation »), a présenté un livre blanc intitulé « Open Data : quels enjeux et opportunités pour les entreprises ». Parmi les principaux enseignements, on apprend que 43% des entreprises interrogées ont une démarche en cours (réflexion, expérimentation, travail interne…) mais que 34% d’entre elles restent insensibles à la tendance de la libéralisation des données. « Dans les six mois qui viennent, on pense qu’il y aura une accélération de projets pilotes avec la sortie du portail Etalab (Data.gouv.fr) ». Mais il existe des conditions préalables avant de parler open data : structurer ses données, les héberger sur un portail, en faire la promotion et réfléchir avec ses partenaires aux modèles économiques et aux retours sur investissement. Le livre blanc est à télécharger sur le site de Bluenove. Récemment, l’agence, qui accompagne ses clients à ouvrir leur écosystème dans le domaine de l’innovation, avait organisé un rendez-vous avec des témoignages de la SNCF, Suez Environnement, Groupe La Poste ou Groupe Poult. |