Comment Neuf Cegetel place ses pions sur l’échiquier du très haut débit
L’opérateur télécoms a présenté sa stratégie pour déployer la fibre à
domicile. Il envisage une association avec SFR pour supporter les coûts.
Sur le plan des réseaux, les opérateurs alternatifs ne savent plus où tourner la tête. D’un côté, ils doivent poursuivre leur effort en termes de dégroupage et, de l’autre, ils doivent déployer la fibre optique destinée à développer des offres très haut débit.
Mercredi matin, à l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, les dirigeants de Neuf Cegetel ont tenté d’analyser leur approche de marché. A savoir que le dégroupage continuera d’être le mode de raccordement prépondérant pour connecter ses clients résidentiels. Mais l’opérateur s’est surtout attelé à présenter sa stratégie très haut débit.
Dans la vision du groupe télécoms, à l’horizon 2010, environ 10% de ses clients pourraient être connectés en FTTx, en majorité dans les grands centres urbains, environ 70% en DSL dégroupé et 20% dans d’autres technologies (comme le WiMax?).
Quelques briques de la stratégie très haut débit de Neuf Cegetel sont déjà connues : côté produit, la dernière version de la set-top box NeufBox, présentée en janvier dernier, est compatible FTTH. Côté institutionnel, Neuf Cegetel a récemment annoncé l’acquisition de deux opérateurs orientés très haut débit : le prestataire local MediaFibre située à Pau (Pyrénées-Atantlique) et le fournisseur d’accès Erenis présent à Paris, dont l’acquisition à 100% reste à confirmer.
Neuf Cegetel pourrait éventuellement se contenter de prendre une participation majoritaire dans Erenis en cohabitant avec un actionnaire minoritaire. Le dossier devrait être bouclé d’ici fin mars. Selon Jacques Veyrat, PDG de Neuf Cegetel, les rachats sucessifs d’Erenis (en cas d’acquisition de 100% du capital) et de Médiafibre représentent un investissement global de 60 millions d’euros.
Objectif : 250 000 clients très haut débit d’ici 2009
Ces deux pôles de compétence très haut débit sont importants pour Neuf Cegetel. Car si l’opérateur est habitué à déployer la fibre pour étoffer son infrastructure réseau au niveau national (45 000 kilomètres en tout) ou à en louer à France Télécom pour les interconnexions avec ses noeuds de raccordements d’abonnés ( NRA), il est moins à l’aise pour proposer de la fibre directement à ses clients.
D’ailleurs, à l’occasion du lancement de son offre commerciale très haut débit, Neuf Cegetel n’hésite pas à montrer les points forts d’Erenis. Créé en 2003, cet opérateur parisien, qui dispose d’un effectif d’une centaine de personnes, affiche 10 000 clients et 90 000 logements raccordés. Un indicateur de tendance de marché alors que l’offre commerciale à très haut débit de Neuf démarre en avril.
D’ici fin 2009, Neuf Cegetel souhaite disposer d’une base de 250 000 clients et un million de foyers raccordables. L’opérateur accorde une enveloppe de 300 millions d’euros pour parvenir à cet objectif. Le coût moyen par abonné s’élèverait à 1200 euros par client, en espérant une amélioration du revenu généré par client (Arpu) et l’éclosion d’offres à très haut débit pour les entreprises.
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