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Comment les start-up françaises partent à la conquête du monde ?

Londres, New York, San Francisco et Espagne (englobant Barcelone et Madrid)…C’est le top quatre des destinations favorties des start-up françaises lorsqu’elles effectuent leurs premiers pas à l’international.

Le duo Pramex/Banque Populaire vient de publier son premier Baromètre sur ce thème.

Il a été présenté et commenté hier lors d’un déjeuner presse par Christophe Descos, Directeur du marché des entreprises et institutionnels pour les Banques Populaires, André Lenquette, Directeur général de Pramex International (cabinet d’accompagnement des start-up françaises à l’international, également propriété de Groupe BPCE). Une soirée networking organisée le soir a permis de prolonger le débat (cf tweet ci-dessous).

Alors que le nombre de start-up croît en France (« +20% par an en moyenne depuis 2006é), les regards se tournent assez rapidement vers l’international au nom de la croissance accélérée par des levées de fonds plus ou moins conséquentes. Et sans atteindre le seuil de rentabilité, contrairement aux PME qui prennent des décisions plus mûres sur la question de l’expansion internationale.

Scality (stockage cloud) ou Algolia (API search) aux Etats-Unis, Lengow (e-commerce) en Allemagne…C’est un peu l’ADN des jeunes pousses dopées à l’innovation : conquérir le monde ou du moins commencer par une implantation stratégique à l’étranger.

Ainsi, le baromètre Banque Populaire/Pramex recense plus de 200 créations de filiales de start-up sur 2016. Pour un quart d’entre elles, il s’agit du premier pas d’une start-up hors de son marché domestique.

Trois segments IT prédominent lorsqu’il s’agit de trouver des relais au niveau international : l’AdTech/MarTech pour 33,8% des cas, le trio loisirs-mode-tourisme (8,5%), et les transports au sens large (mobilité, smart city, infrastructures…) qui représentent un bloc de 8,3%.

Par domaine d’activité, on peut trouver des destinations plus naturelles que d’autres : Londres pour la FinTech (et encore, on pourrait en débattre avec le Brexit), les MedTech à Boston, l’Internet des objets à Singapour…

26% des implantations sont orientées vers les USA entre la Côte Est (New York avec 11,4%) et la Côte Ouest à San Francisco, à proximité de la Silicon Valley (8,9%). Le Canada (incluant Montréal qui séduit avec 4,3% des start-up) n’apparaît pas comme un hub pour conquérir le marché nord-américain malgré une politique publique visant à favoriser les pôles R&D.

Exception à la règle : OVH (hébergeurs et fournisseurs de services IT pros) qui a choisi le territoire quebecquois comme premier levier d’implémentation avant d’investir les USA.

Ubisoft (éditeur de jeux vidéo) demeure le principal ambassadeur de la French Touch avec son studio implanté à Montréal.

A propos de la conquête américaine, André Lenquette lance un avertissement aux start-up prétendantes : « C’est un développement qui coûte cher. Comptez au moins 4 millions d’euros pour s’implanter aux USA. Le rêve californien s’évapore en raison des coûts d’installation très chers. »

Logiquement, l’Europe demeure la première zone d’attractivité pour l’expansion internationale. 42% des filiales de start-up sont localisées dans cette zone de 360 millions de consommateurs.

Londres conserve la palme du magnétisme (12,8%). En Europe, elle fait partie des 7 villes qui séduisent les start-up françaises avec la destination Espagne qui est bien placée (4,5% pour Barcelone et 4,3% pour Madrid).

L’Allemagne, pays fédéral avec des pôles régionaux (à travers les Land), est plus difficile à cartographier entre Berlin, Hambourg et Munich et plus difficile d’accès au regard d’une législation sur la protection les données personnelles plus tatillonne.

Selon l’étude Pramex/Banque Populaire, 70% des implantations de start-up françaises sont concentrées sur 15 métropoles dans le monde.

En Asie, seul Shanghaï sort du lot (1,5% du choix d’implantation) suivi de Singapour ou Hong Kong. Mais l’implantation en Chine demeure complexe au regard de l’encadrement serré législatif, la barrière de la langue et les différences culturelle qui freinent les ardeurs.

Petite surprise dans le classement : le Brésil en sixième position apparaît comme un point d’ancrage pour tester le potentiel d’une start-up en Amérique latine.

Rôle de DAF externalisée pour filiale de start-up

Banque Populaire regarde avec intérêt le segment du financement des start-up en croissance considérée comme des futures PME (un de ses cœurs cibles de clientèle). Le groupe bancaire a établi une offre dédiée Next Innov (et sa déclinaison Next International) pour « accompagner les entreprises de croissance ».

Dans ce bouquet, le réseau bancaire a établi des prêts dédiés à l’innovation : Innov&Plus (1200 entreprises ont adopté ce dispositif, dont deux tiers de PME). « De plus en plus de start-up nous demandent ce genre de financement », estime Christophe Descos.

Globalement, entre les solutions de financement (via Banque Populaire) et l’accompagnement des entreprises dans leur développement à l’international (via Pramex), les deux entités du groupe BPCE collaborent avec une centaine de start-up et gèrent 700 filiales de PME ou start-up à l’étranger en jouant une fonction de DAF externalisée pour que les sociétés se concentrent sur leur cœur de métier et de business.

Observation intéressante : seulement 5% des implantations des start-up à l’international s’appuient sur des opérations de croissance externe. Les jeunes pousses préfèrent s’appuyer sur leurs propres ressources pour étendre leurs activités hors des frontières.

Métholodogie et impact de la filialisation
L’étude Pramex-Banque Populaire a été réalisée sur une population de 1919 entreprises représentatives d’un écosystème start-up français comptant 9400 start-up et scale-up (d’après le recensement effectué par la French Tech). Un échantillon concentré pour les deux tiers en région Ile-de-France. Etude réalisée sur six mois (septembre 2016 – février 2017).
Sur la foi de ces éléments, on peut évaluer à 535 start-up implantées à l’étranger, 1200 filiales et 29 000 emplois créées grâce à la filialisation des activités des jeunes pousses.

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