Est-on jamais mieux servi que par ses anciens collègues ?
Respectivement président et CEO d’AppNexus, Michael Rubenstein et Brian O’Kelley n’ont pas oublié David Baranes.
Ils soutiennent la nouvelle aventure entrepreneuriale de celui qui aura piloté, pendant cinq ans en France et en Europe du Sud, l’activité de la société spécialisée dans la publicité programmatique.
Les deux dirigeants investissent aux côtés de business angels tels que Tatiana Jama (qui dirigea pendant un temps LivingSocial France après l’acquisition de sa start-up Selectionnist) et Philippe Finkelstein (Cross Partners, Altavia) dans le cadre d’une levée d’amorçage d’un million d’euros emmenée par par Iris Capital.
David Baranes et son associé Dan Gomplewicz (ex-directeur stratégie et innovation chez E.Leclerc) avaient véritablement commencé à communiquer sur leur projet en octobre 2016.
Sous la marque ARMIS, ils ont constitué une équipe d’une dizaine de collaborateurs – effectif qu’il est prévu de doubler cette année ; des postes sont actuellement ouverts pour un data scientist junior et des développeurs (back-end, full stack).
Leur objectif : permettre aux enseignes physiques d’exploiter le canal Internet au-delà de la numérisation de leur catalogue papier afin de communiquer plus efficacement sur les zones de chalandise de leurs magasins.
On parle là d’exploiter search, display ou encore réseaux sociaux, sur le modèle du programmatique, qui permet de disposer d’un outil unique pour l’achat média et surtout de s’épargner les points de contact multiples avec les régies, qui rendent l’achat média local « opérationnellement et économiquement impossible », comme David Baranes et Dan Gomplewicz le confiaient dernièrement à Viuz.
La géolocalisation entre en ligne de compte, associée à du traitement massif de données doublé d’une dose de machine learning pour optimiser le ciblage des internautes.
ARMIS prend en charge l’achat des espaces publicitaires et la diffusion des annonces, qui redirigent vers des minisites dédiés aux « temps forts » de chacun des magasins concernés, ainsi que l’explique LSA.
Le taux de clics sur ces annonces s’échelonnerait « de 5 à 10 % », alors qu’il se situe plutôt dans les 1 à 2 % pour des publicités « classiques » diffusées sur Google.
E.Leclerc s’est positionné comme l’un des premiers clients, dans le cadre d’une expérimentation sur une trentaine de magasins qui vont pouvoir, entre autres, exploiter les données recueillies pour compléter leur base constituée par le biais des programmes de fidélité.
Les fondateurs d’ARMIS ne s’en cachaient pas dans une tribune publiée à l’approche de Noël : ils entendent proposer une solution qui permette aux enseignes physiques d’apprendre « à lutter contre Amazon ». Et plus globalement de réagir face à l’utilisation massive de la publicité en ligne par les e-commerçants, qui ont, à l’inverse, une utilisation minimaliste du papier, au profit d’une analyse fine de la demande des clients finaux.
* À voir en complément, une interview de David Baranes réalisée fin 2015 à l’occasion du lancement, chez AppNexus, d’un nouvel adserver et d’une place de marché pour les campagnes au VCPM.
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