Compaq succombe au pay-per-use
Le constructeur Compaq a annoncé vouloir s’engager pleinement vers le modèle de facturation basé sur l’usage de l’application et non plus sur la capacité de la machine. Un modèle économique qui a clairement le vent en poupe vu le nombre de constructeurs déjà positionnés sur ce mode de facturation. Au travers de son programme Computing On Demand, Compaq cherche bel et bien à développer des offres de services autour de ses solutions.
La facture d’une société utilisant du matériel informatique va de plus en plus ressembler à une facture de gaz ou de téléphone. La tendance qui se dessine clairement aujourd’hui vise à ne plus faire payer le client en fonction de la capacité de la machine qu’il utilise, mais uniquement selon l’usage qu’il en fait. Les constructeurs sont nombreux à vouloir s’engouffrer dans cette voie. HP a été le premier en 1999 avec iCOD (Instant Capacity On Demand), un programme permettant au serveur de répondre à des hausses de charges. Système largement revu aujourd’hui puisque la société a annoncé une généralisation du programme pay-per-use à l’ensemble de sa gamme de serveurs (voir édition du 11 juillet 2001). Mais surtout, HP a cherché à y intégrer beaucoup plus de souplesse qu’auparavant. Ainsi les clients peuvent à tout moment et très rapidement faire face à des hausses ou des pics de charges. L’intérêt étant bien évidemment d’être facturé en fonction de sa consommation. Depuis le premier jet d’HP dans ce modèle, d’autres ont suivi. On peut aujourd’hui citer des sociétés comme EDS, Oracle ou Sun qui ont déjà fait un pas vers ce type de facturation. Lou Gerstner, le patron d’IBM, déclarait lors de la dernière eBusiness Conference and Expo, en décembre dernier, vouloir orienter la compagnie vers ce modèle économique d’ici 2003. IBM devrait ainsi dépenser au moins 4 milliards de dollars sur les trois ans à venir afin de miser sur les services (voir édition du 18 décembre 2000).
Aujourd’hui, c’est au tour de Compaq de se lancer dans ce nouveau modèle de facturation. Le programme, baptisé Computing on Demand, devrait être effectif dans le courant de l’année 2002. La société pourra, pour différents types de matériel, activer des processeurs supplémentaires en fonction des besoins ou encore augmenter sa capacité en stockage et ce dans un délai très court. Sur le principe du pay-per-use, la société ne sera pas facturée sur les capacités réelles de la machine, mais seulement sur l’utilisation qui en est faite. Toutefois, le modèle de facturation est inscrit dans un programme plus vaste visant à développer une nouvelle image de la société. Compaq cherche en effet à vendre ses matériels accompagnés de services.
Les services, nouvel objectif pour Compaq
Ainsi la vente de matériels sera proposée avec des services techniques et d’assistance. Pour Compaq, il s’agit de permettre aux clients de se concentrer sur leur coeur de métier en externalisant au maximum la gestion et l’administration du parc informatique. Depuis son rachat de Digital, Compaq vise – en marge de son métier de constructeur – à développer son pôle services au sein de Compaq Global Services, lequel est positionné sur trois activités : l’intégration de systèmes, l’infogérance et le support. Compaq a par ailleurs annoncé, il y a quelques semaines, qu’il amènerait les services à un tiers de son chiffre d’affaires d’ici à cinq ans, contre un cinquième aujourd’hui.