Dans le cadre de son cycle de conférences « Compétitivité et économie numérique », le Mouvement des entreprises de France (Medef) a convié jeudi matin ses adhérents à un déjeuner portant sur le manque d’attractivité du monde professionnel pour les jeunes. Objectif : promouvoir un monde professionnel plus ouvert aux technologies de l’information, et donc à l’innovation.
« Autrefois, lorsque les étudiants arrivaient dans l’entreprise, ils passaient du stylo à l’informatique, précise Charles Beigbeder, président de Poweo et de la Commission innovation, recherche et nouvelles technologies du Medefla Commission innovation, recherche et nouvelles technologies du Medef. Aujourd’hui, c’est souvent l’inverse. C’est à domicile que les jeunes diplômés ont accès à l’ordinateur le plus puissant », poursuit-il, tout en incitant les dirigeants à « ne pas décourager » leurs usages.
Même son de cloche pour Philippe Lemoine, Président du comité de l’économie numérique du syndicat patronal. Pour lui, « l’innovation a largement basculé d’un domaine des usages professionnels » à un usage dans la sphère de l’électronique grand public. Résultat, en entreprise, les technologies peuvent devenir un « phénomène de déception pour les jeunes » plutôt qu’un » outil de promotion ».
Selon lui, ce bilan est d’autant plus paradoxal que si la France accuse un certain retard en termes d’usage des TIC dans le monde professionnel, le pays est « bien placé, si l’on regarde ses infrastructures grand public ».
Mark Templeton à l’affiche
Mark Templeton, PDG américain de Citrix – un spécialiste du streaming d’applications – a quant à lui souligné que les différences générationnelles expliquent en partie la plus ou moins grande importance accordée aux TIC, les » baby boomers » ayant un rapport très différent à l’informatique de celui de leurs enfants.
Agé de 54 ans, ce manager considère que plusieurs facteurs supplémentaires devraient encore bouleverser ce rapport, comme la mondialisation de l’économie et surtout l’arrivée d’une génération qui souhaite davantage contrôler son environnement. Notamment en demandant à ce que les applications professionnelles « fonctionnent comme le Web ».
Interrogé sur la capacité des éditeurs « historiques » à satisfaire cette attente, il répond que ces derniers « réagissent certainement trop lentement et sont mis en danger en conséquence ».
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