Présentée par Les Échos comme « la femme qui fait trembler Google », Margrethe Vestager a, dans le fond comme dans la forme, rompu avec Joaquín Almunia, dont elle a pris la succession il y a près d’un an en tant que commissaire européenne à la Concurrence.
L’ancienne vice-Premier ministre du gouvernement danois chargée de l’Économie et de l’Intérieur est revenue, dans le cadre d’un entretien accordé au Wall Street Journal, sur les principaux chantiers antitrust en cours à Bruxelles.
Son postulat est le suivant : dans un contexte de mondialisation marqué par une « digitalisation » de l’économie, les marchés ont, par nature, vocation à se déséquilibrer, au détriment d’une concurrence saine… et des consommateurs. Le défi consiste à réaffirmer les lois antitrust, tout en établissant une base législative commune entre les États membres de l’UE.
Au coeur du débat, l’exploitation de données. Et cette question à laquelle Margrethe Vestager reconnaît « ne pas avoir encore trouvé de réponse » : dans quelle mesure la compréhension du big data et sa gestion en tant qu’actif va-t-elle lever ou au contraire abaisser les barrières à l’entrée sur le marché ?
Pour la commissaire, ce modèle axé sur la collecte de données rend difficile la comparaison de services par les utilisateurs finaux, ces derniers n’ayant « pas réellement idée de ce qu’ils paient ». Bilan : cela demande « un travail [de réflexion] individuel et collectif », sans délaisser les enjeux de sécurité, d’intégration dans les budgets des entreprises et de formation des employés.
Interrogée à propos des sanctions retenues contre Fiat et Starbucks en matière de fiscalité, Margrethe Vestager estime que « ce n’est pas le rôle de la Commission européenne de modifier les lois », mais que l’institution est pleinement habilitée à lancer des enquêtes qui « serviront d’exemple ».
Fin 2014, Bruxelles avait interrogé 17 États membres sur leurs pratiques dans le domaine. Il en est ressorti une constellation d’approches qui va nécessiter « une harmonisation urgente, [à l’heure où] les gouvernements, en pleine période de crise, s’attendent à ce que les entreprises participent à l’effort global ».
Persuadée que ces jugements à l’encontre de Fiat et Starbucks « n’auront pas d’impact sur l’investissement en Europe », Margrethe Vestager évoque aussi la concentration dans le secteur de télécoms.
Tout en précisant que « quatre opérateurs détiennent déjà 60 % du marché », elle ne s’oppose pas au principe, à condition que les fusions soient productives et préservent la concurrence au bénéfice des consommateurs. Il conviendra aussi d’harmoniser l’attribution des fréquences hertziennes pour « briser les barrières entre marchés limitrophes ».
C’est tout aussi délicat sur le dossier Google. Avec la nomination de Margrethe Vestager, l’enquête antitrust lancée en 2010 contre le groupe Internet s’est accélérée. Au coeur du débat, le comparateur de prix Google Shopping, qui serait mis en avant dans les résultats du moteur de recherche général Google Search, entraînant une distorsion de concurrence.
Mais il y a aussi, en parallèle, ces investigations sur Android. Et elles n’en seraient « qu’à leurs tout débuts. […] C’est plus compliqué, car les utilisateurs font moins attention au système d’exploitation installé sur leur téléphone ».
Il existe des jonctions évidentes entre les différents griefs portés contre Google, par exemple entre le comparateur de prix et le service de cartographie-navigation Maps. Mais pour Margrethe Vestager, « il subsiste trop de différences entre les enquêtes pour considérer qu’il s’agit d’un même dossier ». L’objectif sera surtout d’établir un précédent grâce au jugement qui sera rendu dans l’affaire du comparateur de prix.
Crédit photo : Symbiot – Shutterstock.com
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