Concurrence : les photographes voient Google Images d’un mauvais oeil
Google fait l’objet d’une nouvelle plainte auprès de la Commission européenne pour des pratiques présumées anticoncurrentielles en matière de recherche d’images sur Internet.
Google fait l’objet d’une nouvelle plainte auprès de la Commission européenne.
Le groupe Internet est dans le collimateur du CEPIC (Centre of the Picture Industry).
Ce groupe d’intérêt, qui fédère des centaines de banques d’images et d’agences de photographie, dénonce des pratiques anticoncurrentielles en lien avec le service Google Images.
Il assure être soutenu dans sa démarche par « des associations européennes et américaines représentant des milliers d’individus et personnes morales« .
Synthétisées dans le dossier déposé à Bruxelles le 8 novembre 2013, ses incriminations portent plus particulièrement sur la réutilisation de contenus sans le consentement des ayants droit « et parfois même contre leur volonté expresse« .
La situation aurait même évolué en défaveur de ces derniers depuis la dernière mise à jour de l’outil, au début de l’année : les images sont désormais affichées en haute résolution… et téléchargeables sans même avoir à visiter le site sur lequel elles sont publiées.
Selon le CEPIC, Google « exploite ses outils de recherche pour rediriger le trafic Web vers ses propres services […], les fournisseurs d’images étant ainsi privés des fruits de leur travail« .
Et de faire, en outre, état d’une désinformation des internautes quant à l’origine de ces fichiers et à la question du copyright.
« 85% des images accessibles en ligne sont des copies illégales. Et presque autant sont indexées dans les moteurs de recherche« , précise Alfonso Gutierrez, président du CEPIC.
Google assure pour sa part que les propriétaires desdites images « peuvent choisir d’être ou non inclus dans les outils de recherche« , y compris le ‘Knowledge Graph’.
Si la plainte est jugée recevable par la Commission européenne (elle pourrait l’être au regard de l’Article 102 AEUV régissant les abus de position dominante), elle entrera dans le cadre de l’enquête antitrust initiée en novembre 2010 à l’encontre de la multinationale.
Cette dernière est déjà visée pour des pratiques présumées anticoncurrentielles sur les marchés de la recherche et de la publicité en ligne.
Pour l’heure, la Commission européenne cherche encore une issue à l’amiable.
Le commissaire à la Concurrence Joaquin Almunia évoque des ‘avancées substantielles’ dans les négociations et souhaite conclure un accord ‘au printemps 2014’.
Il n’écarte pas pour autant l’option ‘sanction’, au regard des dernières propositions soumises au mois de septembre par Google.
Une mesure coercitive qui pourrait aboutir à une amende dont le montant peut atteindre en théorie 10% du chiffre d’affaires annuel de la firme.
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