Condamnation d’Intel : la Commission européenne publie ses preuves accablantes
Pour appuyer sa décision de condamner Intel pour abus de position dominante, la Commission européenne publie un document détaillé regroupant des preuves qui accablent le fondeur américain.
NEC, entre octobre 2002 et novembre 2005, toujours en échange de rabais, avait conclu de se fournir à au moins 80% chez Intel. Même son de cloche du côté de chez HP : entre novembre 2002 et mai 2005, le constructeur américain avait obtenu d’acheter à Intel au moins 95% des processeurs dont il avait besoin pour ses PC professionnels.
Empêcher AMD d’obtenir de nouvelles parts de marché
Pourtant, selon un e-mail d’un responsable de Dell envoyé à Intel, les constructeurs auraient eu tout intérêt à se tourner vers les puces de chez AMD, jugées alors plus performantes : « AMD représente une grande menace pour notre business. Intel est de moins en moins compétitif par rapport à AMD, ce qui fait que Dell est lui aussi de moins en moins compétitif par rapport à ses concurrents. Nous avons des équipements plus lents, qui chauffent davantage et qui nous coûtent plus cher […] ».
Du côté des distributeurs, Intel s’est aussi rendu coupable d’abus de position dominante. Le groupe allemand Media Saturn Holding, qui est le premier distributeur d’ordinateurs sur le marché européen, s’était engagé à commercialiser uniquement dans ses boutiques des PC équipés de puces Intel.
A tout moment, selon la Commission européenne, Intel aurait pu mettre fin à sa politique secrète de rabais si les engagements pris par ses clients n’avaient pas été tenus.
En outre, le document publié par les autorités européennes précise que Acer, Lenovo et HP ont aussi été payés par Intel pour différer le lancement d’équipements intégrant des processeurs AMD.