De la communication et de la prédictibilité naît la confiance du passager.
Ainsi pourrait-on résumer la philosophie qui porte les travaux de Waymo dans la conduite autonome.
C’est tout du moins sous cet angle que la filiale d’Alphabet (maison mère de Google) a convié la presse américaine à une démonstration de minivans Chrysler Pacifica.
Rendez-vous avait été donné ce lundi à Castle, ancienne base aérienne de Californie où furent testés, dans les années 40, des bombardiers qui prirent par à la Seconde Guerre mondiale.
Google exploite depuis 2013 ce site de près de 4 hectares qui a pris le relais d’un parking semi-privé situé dans les environs du siège social de Mountain View. Il y expérimente aussi les ballons atmosphériques sur lesquels reposent son projet Loon visant à élargir la couverture Internet dans le monde.
Les voitures autonomes y sont mises en condition sur un terrain évolutif, au gré de scénarios impliquant la mise en place de carrefours, de portions de voie rapide, de routes à forte déclivité, d’intersections avec des pistes cyclables ou encore d’obstacles tels que les nids-de-poule.
Du demi-tour subit d’un autre usager à la présence de livreurs sur la chaussée, le journaliste de TechCrunch présent sur place reconnaît que les événements survenus sur le trajet qu’il a effectué étaient pour l’essentiel « précalculés ». Il souligne néanmoins que le minivan a ralenti lorsqu’un écureuil s’est présenté sur sa route.
La démonstration aura eu de particulier le fait que personne n’était présent à la place conducteur pour reprendre les commandes en cas de problème.
Google n’a pas encore supprimé ce paramètre dans ses expérimentations au quotidien. Mais déjà, le groupe cherche à mettre le passager dans la peau du conducteur.
Les écrans fixés sur les appuie-tête des sièges avant doivent y contribuer. Ils présentent une vue cartographique (« x-view ») à laquelle se superposent les éléments que perçoit la voiture.
Certaines informations sont volontairement masquées quand d’autres sont mises en relief. L’idée étant, jusqu’aux angles de caméra, de rassurer le passager sur les capacités du pilote autonome.
L’agencement des équipements à bord s’inscrit dans la même logique avec, en première ligne, quatre boutons qui permettent respectivement de démarrer, de (dé)verrouiller les portes, de prendre contact avec un technicien et de mettre un terme au trajet.
Au vu des données comportementales remontées après huit mois d’exploitation d’un service pilote de transport à la demande à conduite autonome dans la région de Phoenix (Arizona), Google travaille sur la possibilité, pour un véhicule, d’« intercepter » un passager plutôt que de se rendre à une adresse définie.
Reste, comme le souligne The Verge, l’épineuse question du modèle économique, à l’heure où les premières « recettes » pourraient provenir… d’une bataille judiciaire avec Uber sur fond d’exploitation de propriété intellectuelle.
Du côté de Waymo, on lorgne, au-delà du transport à la demande, l’autopartage et la logistique – notamment du dernier kilomètre. On envisage aussi des partenariats avec les villes pour faire le pont avec les transports publics.
L’avenir du secteur dépendra de la vision des autorités régulatrices. Certaines, à l’image du Département des véhicules motorisés de Californie, commencent à parler d’autoriser l’expérimentation de voitures autonomes sans personne au volant.
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