Uber a du répondant face aux attaques de Google.
Les deux sociétés sont engagées, depuis le mois de février, dans un bras de fer devant la justice américaine, sur la question de la conduite autonome.
Au cœur de l’affaire, le dénommé Anthony Levandowski. En janvier 2016, après plusieurs années chez Google, il avait brusquement quitté le groupe, qui l’accuse aujourd’hui d’avoir volé des secrets industriels relatifs notamment à des technologies de télédétection par laser (lidar).
L’ingénieur aurait récupéré ces données peu de temps avant son départ, à la suite duquel il avait fondé l’entreprise Ottomotto (camions autonomes)… acquise quelques mois plus tard par Uber.
Dans une motion transmise la semaine passée au tribunal de San Francisco chargé d’instruire le litige, Google – via sa branche Waymo dédiée à la conduite autonome – avait haussé le ton en se basant sur un document que les avocats d’Uber avaient communiqué à la justice le 8 juin dernier.
La firme de Mountain View assure que Travis Kalanick, CEO déchu d’Uber, savait parfaitement, et de longue date, qu’Anthony Levandowski était en possession des fichiers en question.
Ces affirmations, Uber les dément dans un document (PDF, 17 pages ; merci TechCrunch) déposé ce 29 juin en réponse à une série de questions du juge William Alsup.
Sa version est la suivante : jusqu’à ce que Google dépose sa plainte en février, personne, en interne, n’était au courant, ni ne soupçonnait les faits reprochés.
Uber pousse sa défense plus loin, clamant que Levandowski n’a pas « dérobé » de fichiers : il les aurait, en l’occurrence, simplement accumulés à son domicile au cours de sa carrière chez Google.
Toujours selon Uber, les « cinq disques » évoqués dans le document du 8 juin auraient fait l’objet d’un premier signalement à Lior Ron, associé de Levandowski chez Ottomotto.
Sur sa recommandation, l’intéressé aurait, à l’occasion d’une réunion le 11 mars 2016 avec Travis Kalanick et deux autres hauts responsables d’Uber, confié qu’il était en possession desdits fichiers. Face au refus de ses collaborateurs d’exploiter les données, il aurait, quelques heures plus tard, annoncé avoir détruit les disques.
Tout au long de ces conversations, Levandowski n’a jamais, prétend Uber, dit ou suggéré qu’il avait récupéré les éléments chez Google. Son contrat de travail – rompu le 26 mai dernier par la société – comportait par ailleurs plusieurs conditions lui interdisant d’exploiter des données appartenant à d’anciens employés « ou de tout tiers qui ne les a pas rendues accessibles au public ».
Waymo conteste, estimant qu’une partie de ses technologies sont « déjà manifestement intégrées » dans les véhicules autonomes d’Uber.
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