Uber a annoncé la semaine dernière qu’il avait commencé à déployer une petite flotte de véhicules autonomes (des modèles SUV Volvo XC90 pourvus de Lidar et de capteurs) dans San Francisco.
La société Internet, qui troque son statut de fournisseur d’apps pour une mise en relation chauffeur-passager pour celui de transporteur en conduite autonome, veut démontrer sa capacité d’innovation et son inaltérable ambition. Quitte à franchir la ligne rouge ?
Uber serait passé outre la validation du service en charge de la sécurité routière dans l’Etat de Californie (Department of Motor Vehicles ou DMV), qui du coup considère que le service de conduite autonome de la société de Travis Kalanick est hors-la-loi.
Cette contrariété de procédure ne dérange pas Uber qui explique sa position dans une contribution blog : « Les règles [le besoin d’un permis] édictés s’appliquent aux voitures qui peuvent évoluer sans contrôle manuel ou surveillance humaine. Pour nous, il est encore tôt : nos voitures ne sont pas encore prêtes pour une conduite sans intervention humaine. »
Mais Brian Soublet, principal responsable juridique du DMV, n’est pas de cet avis. « C’est illégal pour Uber de lancer un service de conduite autonome sur les routes publiques tant que la société n’a pas reçu d’homologation dans ce sens. »
Uber doit stopper immédiatement l’exploitation de ce service en Californie, sous peine d’une procédure légale, tranche le DMV.
Il a envoyé une lettre dans ce sens à Anthony Levandowski, en charge de la division en charge de développer les véhicules autonomes pour Uber.
Le destinataire à réagi à travers une contribution blog en date du 16 décembre en exposant un point de vue alternatif pour démontrer qu’Uber peut se passer de cette autorisation.
La pression monte. La mairie de San Francisco et le procureur général de Californie soutiennent la position du département en charge de la sécurité routière.
Ils déclarent « explorer toutes les voies possibles à notre disposition pour faire respecter la loi de l’État » (injonction contre la société, révocation des immatriculations des véhicules…).
Le débat sera passionnant à suivre : où placer le curseur d’un véhicule présenté comme autonome ?
L’Etat de Californie définit la conduite autonome comme « une technologie permettant de conduire un véhicule sans le contrôle physique actif ou la surveillance d’un opérateur humain ». Uber peut donc essayer de jouer sur le flou associé à cette définition pour contourner l’obstacle règlementaire.
Des vidéos diffusées sur le Net vont compliquer sa tâche : on y voit un véhicule autonome d’Uber brûler un feu de circulation. « Une erreur humaine », selon la société de Travis Kalanick.
Cela ne mérite pas une interdiction mais au moins une contravention.
(Crédit photo : @Uber)
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