Liée à l’espionnage de réseaux Wi-Fi à travers le monde, l’affaire Street View refait parler d’elle en Allemagne.
Basée à Hambourg, l’autorité chargée de la protection de la vie privée vient d’infliger à Google une amende de 145 000 euros.
Sanction financière anodine, mais conclusions formelles : entre 2008 et 2010, dans le cadre de son projet qui vise à photographier les rues du monde, le groupe Internet de Mountain View a illégalement collecté des données qui transitaient via des réseaux Wi-Fi non sécurisés.
Officiellement, les véhicules incriminés (les fameuses « Google Cars », aujourd’hui mises sur une voie de garage outre-Rhin) interceptaient ces informations pour dresser une carte des points d’accès sans fil avec leurs SSID (Service Set Identifier) et leurs adresses MAC (Media Access Control).
Mais les paquets interceptés sans discernement contenaient, pour certains, des éléments hautement confidentiels, au premier rang desquels des adresses mail, des fragments de messages électronique, des historiques de navigation Web… voire des mots de passe transmis en clair.
Placé sous le même prisme aux Etats-Unis, Google est parvenu à écourter ses démêlés judiciaires en débloquant une enveloppe de 7 millions de dollars à destination des 38 États qui le menaçaient d’une action en justice.
La situation est plus complexe en Europe. La CNIL française avait déjà sévi en 2011, avec à la clé une amende de 100 000 euros pour le même motif.
L’Allemagne avait été le premier pays du Vieux Continent à s’en enquérir. Après l’abandon, l’année passée, des poursuites initiées au pénal, le régulateur de la vie privée a repris le flambeau, comme le note Bloomberg.
Google n’a pas précisé s’il compte faire appel de cette décision à son encontre, mais maintient la piste d’une erreur humaine, sans intention de faire usage desdites données confidentielles.
Il s’agit là d’une ruse cousue avec du fil blanc, à en croire le régulateur britannique, qui a récemment constaté que Google, malgré plusieurs rappels, n’avait toujours pas procédé à la suppression de ces contenus qu’il s’était pourtant engagé à effacer de ses serveurs.
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