Confidentialité : Google relance l’affaire Street View
Google reconnaît avoir conservé, sur les serveurs de Street View, des données confidentielles aspirées sur les réseaux Wi-Fi et qu’il lui incombait d’effacer des suites d’une décision de justice.
Un rebondissement dans l’affaire Street View va faire grincer des dents les défenseurs de la vie privée.
Google détiendrait encore des données confidentielles qu’il lui incombait pourtant de supprimer sans délai des suites d’une décision de justice prononcée en décembre 2010.
Le groupe Internet s’en serait aperçu lors d’un inventaire de ses serveurs, ponctué de l’analyse des supports de mémoire de masse.
Sur ces disques par centaines se trouvent non seulement les panoramiques des rues que photographient depuis 2007 les véhicules Google Cars qui sillonnent le globe, mais aussi – et c’est là que le bât blesse – des données interceptées sur les réseaux Wi-Fi.
Aspirés sans préavis, ces paquets IP objets du débat contiennent pour certains des informations cruciales tels des adresses mail ou des identifiants de connexion, dont des fragments de mots de passe envoyés en clair.
La nature de ces données reste globalement mal définie, mais la certitude perdure quant à leur saisie sans consentement. En outre, Google, ancré dans le collimateur du régulateur britannique s’était juré, voici plus d’un an et demi, de procéder à leur suppression.
A la lumière d’un manquement à cet engagement, le groupe a entrepris d’informer par courrier l’Information Commissioner’s Office (ICO), autorité britannique compétente en la matière.
Le Figaro prétend qu’en France, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) s’est vu adresser le même document par lequel Peter Fleischer, responsable de la confidentialité chez Google, invoque « une erreur humaine » et sollicite clémence.
L’intéressé sollicite l’ICO et la CNIL pour convenir d’un protocole d’effacement des données et se propose d’en ouvrir l’accès pour une analyse préalable.
Une stratégie conciliante, alors que des enquêtes pour des motifs similaires ont cours dans trois autres pays. Dans ce dossier, Google s’était déjà vu imposer une amende de 100 000 euros par la CNIL, en mars 2011.
En mai dernier, la FCC américaine avait révélé qu’un ingénieur de Google avait sciemment implanté du code dans le logiciel Street View, permettant de recueillir depuis les Google Cars des communications non protégées envoyées depuis les ordinateurs des foyers.