Ambiance levée de fonds dans l’IoT Valley.
Cette communauté d’entreprises du Sud-Est toulousain a vu émerger la pépite Sigfox. Elle est aussi le terrain d’implantation de CONNIT.
La start-up, qui met l’Internet des objets au service de la gestion des réseaux d’eau, du monitoring des bâtiments et de la maintenance industrielle, a bouclé un tour de table de 3 millions d’euros.
L’opération est souscrite par la société de gestion Emertec, à travers son fonds dédié à l’amorçage des entreprises actives dans les secteurs liés aux écotechnologies. La holding Groupe Claire, qui contrôle notamment la société Sainte-Lizaigne (systèmes de suivi et de pilotage des réseaux d’eau potable), est aussi de la partie… tout comme Engie.
L’ex-GDF Suez exploite déjà les solutions de CONNIT, à travers ses branches Axima et Cofely. On notera que son ancienne filiale Suez Environnement (rebaptisée Suez en juillet 2015 et dont Engie est resté actionnaire à 33,7 %) dispose elle-même d’une entité IoT spécialisée dans les réseaux d’eau : Ondeo Industrial Solutions.
Lauréat, fin 2015, du « challenge innovation » organisé par ce même Engie, CONNIT peut déployer ses solutions sur le réseau LoRa. Mais jusqu’alors, ses projets se sont concentrés essentiellement sur le réseau monté par Sigfox, dont est issu l’un de ses cofondateurs* – en l’occurrence Pascal Corbillon, également passé par Wind River Systems.
De quels projets parle-t-on ? Par exemple celui orchestré avec Odéolis sur la supervision de l’état de fonctionnement des bornes de recharge pour les automobiles électriques de Nissan.
Les capteurs utilisés dans ce cadre peuvent servir aussi bien à des sites industriels pour contrôle le fonctionnement des éléments de leur chaîne de production, qu’aux exploitants de compacteurs de déchets pour l’optimisation des tournées de collecte.
CONNIT propose aussi des solutions de télérelève de l’eau s’appuient sur des modules dont l’autonomie énergétique est annoncée à 15 ans, avec une capacité d’autodiagnostic. La communauté de communes du pays de Gex (entre le massif du Jura et le lac Léman) en est utilisatrice, avec près de 30 000 compteurs déployés depuis 2015.
Pour ce qui est du monitoring des bâtiments, il s’agit de mesurer les températures, l’hygrométrie, la qualité de l’air, la consommation de gaz et d’électricité… ou encore les flux d’eau sanitaire. C’est ce qu’a fait Cofely Axima (filiale d’Engie) pour détecter les températures trop basses et prévenir d’éventuelles contaminations à la légionellose.
Dans tous les cas, les données sont hébergées sur un cloud en Europe et traitées via la plate-forme Live M2M, avec une API pour connecter des services tiers.
D’après les éléments compilés sur Société.com, CONNIT a réalisé, en 2015, un chiffre d’affaires de 448 200 euros, pour un résultat net à 52 300 euros.
Pour accélérer à l’international, la jeune pousse compte doubler son effectif sous trois ans, pour atteindre une cinquantaine de salariés. Elle envisage aussi, en partenariat avec ses investisseurs, de commercialiser ses solutions propriétaires auprès des particuliers. Il faudra toutefois composer avec un environnement concurrentiel dense, qui compte des sociétés comme m2ocity, Qowisio et Actility.
* L’autre cofondateur, aujourd’hui président de CONNIT, est un ancien d’Airbus. Il s’agit d’Erwann Mivielle.
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