Vingt ans se sont écoulés depuis le démarrage commercial de la PlayStation.
Le 3 décembre 1994, Sony, alors présent sur le marché du jeu vidéo depuis trois ans, concrétisait près d’une décennie de développement autour du format CD-ROM en lançant cette console de salon. Initialement restreinte au Japon, la distribution s’étend finalement à l’Amérique du Nord le 9 septembre 1995, puis à l’Europe quelques semaines plus tard. C’est le début d’une aventure vidéoludique qui dure encore, avec en toile de fond la rude concurrence de Microsoft et de Nintendo.
Console de 5e génération, la PlayStation première du nom (aujourd’hui appelée PS1 ou PSX) est saluée par les critiques à sa sortie pour ses capacités 3D. Opposée à la Nintendo 64 et à la Sega Saturn, elle embarque un processeur RISC à 33 MHz, 2 Mo de RAM et supporte un affichage 16 millions de couleurs en 640 x 480 pixels. Tous modèles confondus, y compris donc la version « slim » (PSOne) lancée en 2000, il s’en serait vendu environ 100 millions d’exemplaires.
La PlayStation trouve ses origines au coeur des années 1980. Sony travaille alors avec Philips autour du format CD-ROM/XA, permettant l’accès simultané à de l’audio, de la vidéo compressée et des données informatiques. Le groupe nippon se rapproche d’abord de Nintendo pour développer un module à disques optiques destiné à la console 16 bits Super NES, qui exploite des cartouches.
Des enjeux de licences compromettant ce partenariat, Nintendo s’allie finalement avec Philips. Sony décide de reprendre le projet en main et lance, après une bataille judiciaire avec Nintendo, une première « Play Station » qui n’aurait été produite qu’à quelques centaines d’exemplaires. La voie est alors ouverte vers la « véritable » PlayStation, qui, à sa fin de vie, comptait officiellement près de 8000 titres dans sa logithèque.
La première version (SCPH-1001 et ses dérivés selon les régions géographiques) se distinguait par son lecteur CD haute fidélité accompagné d’un port optique, mais aussi par ses connecteurs RCA et ce port d’extension… exploité notamment pour lire des jeux gravés ou étrangers sans avoir à installer de puce. Ce modèle présentait aussi plusieurs défauts de conception, par exemple un bloc d’alimentation trop proche de la lentille de lecture des CD – et pouvant donc entraîner une surchauffe.
De la version SCPH-3001 à la SCPH-9002 en passant par la SCPH-5001 et la SCPH-7502, la PlayStation est progressivement amputée de connecteurs. Elle est finalement déclinée, en l’an 2000, dans ce format « slim » qu’est la PSOne, dont la commercialisation a pris fin en 2004.
Cinq ans plus tôt, Sony avait levé le voile sur celle qui allait succéder à la PlayStation. Le lancement commercial de la PlayStation 2 intervient en 2000. Le démarrage canon entraîne des ruptures de stock et fait gonfler les prix. Au 4 janvier 2013 (fin du support de la console par Sony), on recense plus de 150 millions d’unités vendues.
Rétrocompatible avec la PS1, la PlayStation se positionne dans la 6e génération des consoles de salon, comme concurrente de la Dreamcast (Sega), de la Xbox (Microsoft) et de la GameCube (Nintendo). En treize années d’exploitation, elle s’est entourée d’une logithèque d’environ 4000 titres, dont des exclusivités comme sur certains opus de la série Grand Theft Auto (GTA).
Le modèle original est doté d’un processeur Emotion Engine à 294 MHz, de 32 Mo de mémoire vive… et d’un lecteur DVD, là où la Xbox nécessite un adaptateur (la GameCube étant incompatible). Certains jeux gèrent l’upscaling en 1080i, bien que la définition native soit de 640 x 480 pixels. La PlayStation 2 a aussi marqué le début du jeu en réseau grâce à un module Ethernet optionnel. Il était également possible de lui adjoindre un disque dur et d’exploiter un port USB 1.1.
A la rentrée 2004, le port Ethernet est intégré dans la PS2 « Slim », qui ne peut toutefois plus accueillir de disque dur, rendant impossible l’utilisation de certains jeux. Les accessoires, en revanche, restent compatibles. Et l’offre s’élargit : casques, claviers/souris, caméra EyeToy…
La même année, Sony investit l’univers des consoles portables en lançant, au Japon, la PlayStation Portable ou PSP. Le démarrage commercial dans le reste du monde n’intervient qu’en 2005 pour cette machine distinguée par ses jeux au format Universal Media Disc (UMD). Plusieurs versions se succèdent, toutes dotées d’un emplacement pour cartes Memory Stick, mais apportant chacune quelques améliorations comme une sortie TV ou un microphone.
Console de 7e génération, la PSP embarque initialement un CPU à 333 MHz, 32 Mo de RAM et un écran de 4,3 pouces en 480 x 272 pixels. Ce « walkman du XXIe siècle » (comme l’appelle Sony) s’ouvre au réseau Internet grâce à sa connectivité Wi-Fi 802.11b.
La version GO, lancée en 2009, dispose aussi du Bluetooth et apporte une refonte du design. Elle conserve les fonctionnalités multimédias de celles qui l’ont précédée : navigateur Web, réseau social partie intégrante du PlayStation Network, voix sur IP avec Skype…
La fin des années 2000 marque aussi le lancement de la PlayStation 3, dont le processeur Cell Broadband Engine à 3,2 GHz développé avec Toshiba et IBM fait sensation. Pour la première fois, une console de salon estampillée Sony supporte la Full HD 1080p, avec une solution graphique Nvidia.
Annoncée en 2005 et lancée en 2006 au Japon (2007 en Europe), cette concurrente de la Xbox 360 (Microsoft) et de la Wii (Nintendo) se serait écoulée à environ 76 millions d’exemplaires. Son lecteur Blu-Ray décuple la capacité de stockage et son disque dur SATA 2,5 pouces est remplaçable par l’utilisateur. C’est aussi le véritable décollage du PlayStation Network dans le salon numérique.
La PlayStation 3 innove aussi avec un port HDMI et le Wi-Fi… néanmoins disponibles uniquement sur le modèle 60 Go lors du lancement (pas sur les versions 20 Go et 40 Go). Cette première génération supporte les disques de jeux PS1 et PS2. Elle embarque aussi le Bluetooth 2.0, qui généralise l’usage de périphériques sans fil, dont la manette Sixaxis et son successeur DualShock 3 qui ajoute la vibration.
Sony apporte un soin particulier à l’interface utilisateur, baptisée XrossMediaBar (XMB). C’est aussi le début des mises à jour logicielles par Internet… et des surprises réservées aux utilisateurs. Ainsi la sortie du firmware 3.21 condamne-t-elle, en avril 2010, l’installation d’OS tiers basés sur Unix ou Linux ; officiellement « pour des raisons de sécurité ».
En 2009, la PS3 est déclinée en une version « Slim ». En 2012 sort un modèle « Super Slim » qui va cohabiter avec une console portable de 8e génération : la PlayStation Vita. Cette dernière prend le relais de la PSP avec un écran capacitif en 960 x 544 pixels, un pavé tactile à l’arrière, deux joysticks, un accéléromètre et un gyroscope, ainsi que la 3G en option.
Avec son processeur ARM quadricoeur (Cortex-A9) et ses 512 Mo de RAM, elle devient progressivement le meilleur compagnon d’une console de salon : la PlayStation 4, lancée fin 2013 contre la Xbox One (Microsoft) et la Wii U (Microsoft).
Cinq années de développement auront été nécessaires à Sony pour basculer vers l’architecture x86, avec une puce AMD Jaguar octocoeur… et un GPU à la puissance remarquable : 1843 téraflops.
Au dernier pointage officiel de septembre 2014, la PS4 s’est vendue à 13,5 millions d’unités.
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Les photos ci-dessus sont reversées dans le domaine public à l’exception de celles de la PSOne et de la PS Vita, respectivement créditées à Evan-Amos et Tokyoship via Wikipedia Commons.
L’illustration en tête d’article – excepté la console PS1 – est créditée à Ruth Black via Shutterstock.com.
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