La concentration dans le secteur des télécoms se poursuit à l’initiative de Prixtel. L’opérateur de réseau mobile virtuel (MVNO), qui délivre ses offres sur le réseau SFR, rachète les activités de son concurrent Zéro Forfait.
Inscrite dans un contexte de mutation profonde de la téléphonie mobile française, cette acquisition permettra à Prixtel de « renforcer son positionnement [et de] conserver sa capacité à proposer des services innovants à bas prix« , selon le président et fondateur David Charles, qui s’est exprimé par voie de communiqué. Le transfert de la base clients sera effective d’ici le mois de mai sous la seule marque Prixtel avec, comme principal avantage pour les abonnés, un accès au réseau 4G, loué à SFR.
Zéro Forfait en était resté à la 3G+. Depuis l’arrivée tonitruante de Free Mobile, la filiale du groupe Call in Europe (fondé en 2006 par Patrick Gentemann*) cherchait ses repères dans la bataille du sans engagement. La prise de position des grands opérateurs, qui ont tour à tour lancé leurs marques low cost (Sosh chez Orange ; RED chez SFR ; B&You chez Bouygues Telecom) a complexifié l’équation.
Pour s’opposer plus tangiblement à cette nouvelle concurrence, Zéro Forfait a redessiné son offre à plusieurs reprises, en lui donnant généralement davantage de visibilité. Après les Forfaits Libres, la série Z ou encore le Forfait équitable, sa formule phare propose aujourd’hui, pour 13,99 euros TTC par mois, les appels et SMS vers les fixes et mobiles métropolitains, ainsi que 500 Mo d’Internet (pas de modem, ni de VoIP, de P2P, de newsgroups).
En mai 2011, Zéro Forfait fut le premier opérateur à recevoir le label du gouvernement pour son offre « tarif social mobile » baptisée Eco50 et destinée aux bénéficiaires du RSA. Les principales conditions pour bénéficier de cette distinction étaient les suivantes : un tarif plafonné à 10 euros TTC par mois pour au moins 40 minutes de communication et 40 SMS ; pas d’engagement de durée, ni de frais d’activation et de résiliation.
Quelques semaines plus tard, un service de location de téléphones était mis en place avec Locamobile, une filiale montée en interne. Estimant que « les subventions de mobiles par les grands opérateurs [allaient] à terme disparaître« , Zéro Forfait avait lancé cette formule avec deux terminaux : les Samsung E1150 (1 euros par mois) et Galaxy Mini (5 euros), moyennant, dans les deux cas, 24 mois d’engagement.
En juillet de la même année, l’offre s’ouvrait aux TPE-PME, dans des conditions proches de celles proposées aux particuliers et avec un forfait adapté : le « quarante-neuf », ses communications illimitées vers 49 fixes et/ou mobiles métropolitains… et ses 250 Mo/s d’Internet mobile, pour 49 euros par mois.
Au printemps 2012, Zéro Forfait s’était tourné vers la distribution physique en tentant l’implantation dans une dizaine de boutiques indépendantes, à Marseille. Au dernier pointage, cette présence s’est étendue à quelques centaines de magasins.
* Patrick Gentemann n’en est pas à sa première entreprise. En 1997, il avait fondé Futur Telecom. Cet opérateur alternatif de solutions BtoB de téléphonie fixe et mobile avait été revendu à SFR en 2005. Son portefeuille de clients comptait alors environ 15 000 entreprises, pour un chiffre d’affaires supérieur à 30 millions d’euros. Un an plus tard, Call in Europe voyait le jour avec l’objectif de proposer une offre de téléphonie mobile low cost aux Américains voyageant en Europe.
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