Le groupe Axel Springer se sent obligé de reculer face à Google. Début octobre, l’éditeur de presse allemand (éditeur des journaux Bild et Die Welt) avait décidé de déférencer les contenus de ses titres médias du moteur (ou du moins de les rendre moins visibles) en guise de protestation contre le présumé pillage des informations de ses supports au profit du groupe Internet.
Un mois plus tard, c’est un retour de manivelle. En présentant les résultats semestriels du groupe Springer, Mathias Döpfner, CEO du groupe Axel Springer, admet qu’il ne peut maintenir cette tactique de résistance pour faire pression sur Google.
En deux semaines, l’éditeur allemand a perdu presque 40 % du trafic de ses sites : Welt.de, Computerbild.de, Sportbild.de et Autobild.de…Ce qui correspondrait à une perte de chiffre d’affaires de 100 000 euros par site concerné.
Un choc rude en termes de business. « La nuisance est considérable », reconnaît Mathias Döpfner, selon les propos retenus par Le Figaro. Entré dans l’ère du numérique, le groupe Axel Springer réalise désormais plus de 50% de son chiffre d’affaires dans les médias en ligne.
Il compte établir un bilan chiffré de cette courte tentative de contournement pour sensibiliser les autorités publiques à ce sujet. Sachant que Google est dans le collimateur de la Commission européenne à cause de son empreinte (trop ?) profonde sur les marchés de la recherche et de la publicité sur Internet.
Quelle sera la suite ? Les sites médias du groupe vont probablement relancer leur référencement sur Google. Pourtant, Axel Springer fait partie des éditeurs de presse frondeurs qui s’opposent à la prédominance de Google dans la recherche sur Internet. La firme Internet de Mountain View est accusée d’exploiter les contenus médias pour engendrer des revenus publicitaires qui échappent aux publications.
En Allemagne, le cercle allemand VG Media (qui regroupe des éditeurs comme Axel Springer, Funke ou Burda) dénonce cette pression exercée par Google, qui dispose d’une part de marché dans le search qui frôle les 90% dans le monde.
Google trop puissant ? Dans une lettre ouverte adressée à Eric Schmidt (Président de Google) publiée en avril dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung et intitulée « Nous avons peur de Google », Mathias Döpfner admettait son impuissance face à la prédominance du moteur. Parallèlement, Axel Springer cherche des alternatives dans la recherche en ligne, notamment en investissant dans le moteur français Qwant.
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Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : Gil C
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