Contenus TV exclusifs : l’Autorité de la concurrence redoute des « écosystèmes fermés »
Même si les contenus ciné et sport d’Orange Sport n’étaient pas au centre des débats, le modèle économique de la « double exclusivité » est néanmoins critiqué.
Orange évite pour l’instant une sanction de la part de l’Autorité de la concurrence dans sa stratégie de contenus télé exclusifs fournis à ces clients, bien qu’alors qu’elle soit jugée excessive par ses concurrents Iliad/Free et SFR.
Dans un avis très attendu qui vient d’être publié (sur saisine du ministère de l’économie, de l’industrie et de l’emploi), l’Autorité de la concurrence estime que l’exclusivité d’accès doit rester « une solution exceptionnelle, strictement limitée dans sa durée et dans son champ ».
Dans un deuxième temps, le nouvel organisme public, « gardien de la concurrence », se penchera sur une plainte pour « vente liée » déposée en février par Canal+ et SFR (deux filiales du groupe Vivendi) contre Orange à qui elles reprochent de vendre à perte ses matches de Ligue 1. Une décision est attendue d’ici l’été 2010.
Dans l’avis rendu, l’Autorité de la concurrence fournit déjà quelques éléments précieux pour favoriser la concurrence sur le segment de la télévision payante sur les nouveaux canaux de distribution.
Pour le cas d’Orange qui acquiert des contenus premium dans le monde du sport et du cinéma, c’est une problématique nouvelle fondée sur « la double exclusivité » : exclusivité de distribution (avec un abonnement spécifique au service télévisuel) et exclusivité de transport et d’accès (obligation de souscrire à un un abonnement triple-play du FAI pour accéder aux contenus télé premium).
« La double exclusivité entraîne en effet une restriction du choix du consommateur, qui ne peut plus avoir accès à tous les contenus attractifs, ou est obligé de payer beaucoup plus cher pour avoir un accès universel aux contenus », souligne l’Autorité de la concurrence dans un communiqué de presse pour présenter son avis.