Contrefaçon : PriceMinister remboursera les acheteurs lésés
Le site marchand a créé une « cellule anti-contrefaçon » et s’engage à
dédommager ses clients victimes de telles escroqueries.
La plate-forme d’intermédiation PriceMinister, positionnée sur le thème de « l’achat-vente garanti » (5,5 millions de membres, 34 millions de produits proposés), lance sa « garantie anti-contrefaçon ».
Désormais, tout acheteur lésé par un contrefacteur peut se faire rembourser par le site marchand. Il lui suffit de remplir une déclaration en ligne et de retourner l’objet frauduleux. Après expertise, PriceMinister dédommagera ce client de tous ses frais et ce, en quelques jours. Puis le cybermarchand se retournera contre le vendeur indélicat et pourra éventuellement fermer son compte. C’est en tout cas ce que vient d’annoncer Pierre Kosciusko-Morizet, co-fondateur et PDG de PriceMinister.
Cette mesure fait partie d’un plan-maison pour lutter contre la copie illégale, adopté sur la recommandation de Benoît Tabaka, le responsable des affaires juridiques et réglementaires du site, arrivé il y a six mois. Une « cellule anti-contrefaçon », dotée de trois membres permanents, est dorénavant chargée de coordonner le travail d’une quarantaine de collaborateurs qui interviennent, à des degrés divers et à temps partiel, dans cette lutte. « Tous devront faire fonctionner de façon plus industrielle les outils qui existaient déjà », affirme Pierre Kosciusko-Morizet.
Une série de mesures vise à repérer les tentatives les plus grossières, c’est-à-dire les produits de grande marque vendus à vil prix : des filtres par mots-clés (contrefaits, faux, CD copié…) repèrent les contrefacteurs les plus naïfs. Ensuite, toutes les annonces portant sur des objets de luxe sont vérifiées à la main. Enfin, des tests automatiques sont mis en oeuvre pour évaluer la cohérence entre les produits de marque et leurs prix. « Pour les tentatives plus sophistiquées, on s’en remet à l’autorégulation », avoue Pierre Kosciusko-Morizet. Les acheteurs et les autres vendeurs ont tôt-fait de repérer, paraît-il, les contrevenants et de les dénoncer au site.
Une initiative bien accueillie par les marques
Résultat, selon PriceMinister, sur les 200 000 nouveaux objets mis en vente chaque jour, il n’y aurait que quelques contrefaçons avérées. Dans ce cas, l’opération « garantie anti-contrefaçon » ne devrait pas coûter très cher. Pierre Kosciusko-Morizet reconnaît d’ailleurs qu’aucun budget particulier ne lui a été alloué. En revanche, les bénéfices en termes d’image devraient être élevés, non seulement auprès des acheteurs, mais également des entreprises de luxe et des pouvoirs publics.
L’annonce de cette opération ne pouvait en effet pas mieux tomber. Elle survient quelques jours après qu’un projet de loi contre la contrefaçon de toutes sortes (brevets, dessins, marques, appellations d’origine…) ait été présenté en Conseil des ministres, le 7 février dernier. Or ce texte prévoit des sanctions « à l’encontre des intermédiaires, dont les services sont utilisés par le prétendu contrefacteur ». C’est-à-dire, entre autres, à l’encontre les plates-formes de ventes utilisées par les particuliers, comme eBay et PriceMinister.
« Notre plan a été très bien accueilli par les marques à qui nous l’avons présenté », se réjouit Pierre Kosciusko-Morizet. « C’est la preuve de notre engagement contre la contrefaçon : toute copie effectivement vendue sur notre site va désormais nous coûter très cher ». Avant de résumer : « Pour nous, c’est un excellent investissement en communication ».