Controverse sur la compatibilité de Biztalk
Bien que Microsoft ait mis l’accent sur « l’interopérabilité » cette année, les critiques continuent à fuser contre la firme de Redmond. Biztalk, sa solution pour permettre l’intégration d’applications Internet, n’échappe pas aux reproches?
La version pré-beta du serveur Biztalk, sortie le mois dernier, essuie les critiques. Pourtant la firme de Redmond avait déjà livré une pré-version en avril dernier (voir édition du 14 avril 2000). Elle avait présenté ce serveur comme un produit « tout-en-un » réunissant les fonctions de livraison sécurisée et fiable et de transformation de documents d’affaires, comme la fonction d’adaptateur d’outils au XML et fournissant l’infrastructure et les outils nécessaires pour bâtir une communauté d’affaires… Parmi ses détracteurs, Rikki Kirzner analyste à IDC dénonce : La politique de Microsoft a toujours été de soutenir le seul environnement Windows. Microsoft n’est pas un joueur ouvert… »
Certes, Biztalk se fonde sur les standards XML et le nouveau protocole universel SOAP (Simple object access protocol) qui permet de faire dialoguer toutes les plates-formes via Internet mais aussi les sites Web entre eux ainsi que tous les applicatifs du réseau (voir édition du 11 mai 2000). Mais David Washa, directeur produit du serveur Biztalk, reconnaît : « XML et SOAP sont les deux premières étapes vers l’interopérabilité. Ces deux protocoles ne font pas tout ». En effet, l’interopérabilité désigne la capacité des systèmes informatiques à communiquer entre eux, et s’avère effectivement vitale au commerce électronique. Aussi, selon les observateurs, Biztalk ne sera pas multi-plateformes. Mais bien basé sur le système d’exploitation Windows.
Outre ce manque d’interopérabilité inter-plateformes, Biztalk ne serait pas assez robuste pour supporter les applications d’Oracle et de SAP. Et si cela s’avère exact, c’est une façon étonnante de se priver de parts importantes du marché. Ambitionnant de jouter avec iPlanet, IBM, BEA Systems et Oracle, « Biztalk aurait aussi besoin d’être plus robuste en terme d’évolutivité, de tolérance de panne et de capacité de traitement de transactions », conclut Rikki Kirzner. Un couac plutôt mal venu, quelques semaines à peine après le lancement de la grande offensive Microsoft.Net (voir édition du 23 juin 2000).
Pour en savoir plus :