En fin de semaine dernière, le TGI de Paris a ordonné que Copwatch soit bloqué « sans délai » par les principaux fournisseurs d’accès Internet en France.
Géré par un « collectif de citoyens » au nom de « la transparence et l’information contre les violences policières », diffuse des informations nominatives et personnelles sur des membres des forces de l’ordre (policiers et gendarmes) : photos, noms, adresses…
Mais le ministère de l’Intérieur considère le site Web comme un site « anti-flics ».
Mais cette « victoire » de l’Etat sur le front judiciaire risque d’avoir une portée limitée.
Car, si le site Web principal est bloqué, le tribunal de grande instance de Paris a rejeté la demande visant à couper l’accès à 34 « sites miroirs » et à bloquer les sites susceptibles de prendre la relève de Copwatch-Nord-Ile-de-France.
« L’honneur et la réputation ont été honteusement salis par des individus utilisant l’anonymat et le mensonge », considère le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
Egalement associé à la plainte contre Copwatch, le syndicat Alliance Police Nationale (affilié à la CFE-CGC) espère que « les responsables de ce site seront identifiés. Auquel cas, nous porterons plainte contre eux. »
En octobre 2011, le ministère de l’Intérieur et des syndicats de police avaient obtenu par voie de référé que Copwatch soit coupé en raison de son « caractère diffamatoire et injurieux ».
Mais il avait été réactivé à la fin du mois de janvier selon l’AFP.
A cette occasion, les animateurs du site Copwatch avaient réitéré leur prise de position ferme et la mission du « collectif de citoyens ».
« Nous tenons à dénoncer la manière dont certains médias ont repris les accusations mensongères du ministère de l’intérieur quant à la diffusion d’adresses et données personnelles. Il n’y en a jamais eu. »
Tout en poursuivant : « Nous pensons que les techniques militaro-sécuritaires employées par la police nationale sont irréversibles et conduisent à accroître les techniques de copwatching. Ce mode d’action, certes dure, sera sans doute le seul à changer les rapports de force. La police déteste être filmée, et c’est pour ça que nous lui imposerons le même dispositif qu’elle impose à sa population : la surveillance. »
En pleine année de présidentielle, la tension devrait rester palpable.
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