Cortana s’avance à tâtons sur le marché français.
L’assistant vocal de Microsoft s’essaie à la langue de Molière dans une version alpha accessible à tous les détenteurs d’un compte développeur, à condition de posséder un smartphone équipé de Windows Phone 8.1. Un lancement anticipé que le premier éditeur mondial impute à « l’impatience des utilisateurs ». Difficile toutefois d’éclipser les enjeux stratégiques dans un pays particulièrement réceptif à l’offre Windows Phone (10 % de part de marché).
Cortana avait fait son entrée officielle sur Windows Phone 8.1 au mois d’avril, en bêta publique, mais uniquement en langue anglaise et aux Etats-Unis. Cette bêta s’est depuis lors ouverte au Royaume-Uni et à la Chine. A l’instar de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie, le Canada, l’Inde et l’Australie ont droit à une mouture moins avancée, proposée en l’occurrence au stade alpha.
Positionnée sur le créneau de Siri (Apple) et Google Now, Cortana tire son nom d’un personnage féminin de la série de jeux vidéo Halo, éditée par Microsoft. Son rôle principal est de se substituer à la fonction Recherche de Windows Phone et d’exploiter la base de données « Satori » actuellement utilisée par le moteur Bing pour assurer la mise en relation des actions de l’utilisateur avec une base de connaissance contenant plusieurs milliards de faits et d’entités.
Cortana servira d’abord à s’informer (actualités, météo, résultats sportifs…), mais aussi à communiquer, notamment en dictant des messages. Complément au tactile, ce mode de contrôle à la voix doit permettre à l’utilisateur de se libérer les mains dans des conditions comme la conduite d’un véhicule.
Pour se différencier face à la concurrence, Microsoft met en avant les capacités d’apprentissage automatique de Cortana, intelligence artificielle « tirée du cloud » et capable d’en apprendre tous les jours un peu plus sur quiconque. La collecte de données – que l’utilisateur pourra si nécessaire supprimer via un « carnet de notes » accessible en ligne – permettra d’affiner l’analyse et de délivrer des informations « de plus en plus pertinentes ».
La dimension de personnalisation transparaîtra aussi dans l’intégration d’éléments spécifiques à chaque pays : notions de code de la route, variations de la température et de la qualité de l’air, infos sur des célébrités, etc. Cortana saura aussi recommander des contenus en fonction des intérêts du mobinaute.
Désormais rodée en langue anglaise, Cortana a encore bien des progrès à faire en français : sur le principe même de l’apprentissage automatique, les premiers utilisateurs vont l’aider à construire des modèles de reconnaissance vocale et à dépasser la logique mathématique pour comprendre contexte et langage naturel.
Microsoft vise une implémentation au-delà de Windows Phone, Cortana s’inscrivant comme une plaque tournante destinée à favoriser les jonctions entre desktop, mobile, cloud et équipements multimédias du foyer. S’il est question de portages sur iOS et Android, les efforts se concentrent pour l’heure sur Windows 10… et sur certaines applications. Illustration avec Dynamics CRM 2015, dont plusieurs fonctions (recherche de contacts et de tâches, prise de rendez-vous, visualisation de listes de clients) sont contrôlables à la voix.
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