Confronté à la rude concurrence d’Uber sur le marché des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), Lyft a récemment diversifié ses activités en lançant un service de covoiturage urbain.
Le développement de cette offre baptisée Lyft Line – et proposée dans une soixantaine de villes aux Etats-Unis – va s’accélérer grâce à l’intégration des technologies de Hitch. Lyft vient d’officialiser le rachat de cette start-up d’abord spécialisée dans les trajets « longue distance » reliant deux villes… et dont la stratégie s’est progressivement recentrée sur les déplacements en zone urbaine, en l’occurrence dans l’agglomération de San Francisco, où se situe son siège social.
Ses deux cofondateurs (Noam Szpiro, diplômé de Cambridge ; Snir Kodesh, ancien de Microsoft, Amazon et Box) se sont lancés dans l’aventure en 2013 après deux années de travail sur un service « d’agrégation de trajets » nommé Corral Rides. Il s’agissait de réunir, en une seule et même application, des informations relatives aux transports publics ainsi qu’aux services d’Uber et Lyft – en exploitant leurs API respectives.
Lorsque l’accès à ces interfaces de programmation leur a été interdit, Snir Kodesh et Noam Szpiro ont décidé de monter leur propre offre de covoiturage. Ils ont enregistré, à hauteur de 150 000 dollars, le soutien financier du fonds new-yorkais Winklevoss Capital, du serial-entrepreneur américain Scott Banister… et de Kima Ventures, la structure de capital-risque de Xavier Niel et Jérémie Berrebi.
Lancée avant Lyft Line et UberPop (son équivalent chez Uber), l’offre de Hitch ne sera bientôt plus accessible. Ce qui signifie que Lyft, en plus d’enrichir son portefeuille technologique, étoffera sa base clients avec cette acquisition. Le principe même de Lyft Line n’évoluera pas : selon le concept de l’économie de partage, tout particulier peut, à condition de remplir certaines conditions*, devenir chauffeur privé avec sa propre voiture, sur laquelle sont apposées de grosses moustaches roses pour faciliter leur identification par les clients. Principale différence par rapport aux VTC : on ne réserve pas un véhicule, mais le nombre de sièges dont on a besoin.
Fondé en 2007 par John Zimmer sous le nom Zimride, Lyft est entré dans une nouvelle phase de développement après avoir levé, en avril dernier, 250 millions de dollars auprès de pointures de la Silicon Valley comme Coatue Management et Andreessen Horowitz. Le groupe Internet chinois Alibaba s’est également impliqué dans cette opération (source Crunchbase).
* Pour devenir conducteur sur Lyft, il faut, entre autres, être âgé d’au moins 21 ans, posséder depuis plus de 12 mois un permis de conduire délivré aux Etats-Unis et ne pas avoir commis plus de trois accidents et/ou infractions sur les trois dernières années. Tout délit dans ce même laps de temps est « éliminatoire ». Un contrôle technique est systématiquement effectué sur 19 points du véhicule.
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