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Craig Steven Wright : quelque chose cloche avec le prétendu « M. Bitcoin »

Le créateur de Bitcoin est-il bien qui l’on prétend ?

Ce qui semblait presque évident la semaine passée l’est beaucoup moins aujourd’hui et pour cause : il y a des anomalies dans l’histoire.

Mardi dernier, l’étau s’était resserré sur le dénommé Craig Steven Wright, citoyen australien de 44 ans, après la publication d’une enquête de Wired, suivie à quelques heures d’intervalle par celle de Gizmodo.

Le premier dit s’être appuyé sur des informations (e-mails, contrats, transcriptions de réunions…) communiquées par une source « proche de l’intéressé ». Le second affirme avoir reçu des données de la part de l’expert en sécurité Gwern Branwen, déjà sollicité dans l’enquête sur Silk Road, cette place de marché frauduleuse accessible via le réseau Tor.

Tout ou presque tendait à démontrer l’implication de Craig Steven Wright à la genèse de la crypto-monnaie, qu’il aurait conçue avec son ami et confident Dave Kleiman, informaticien décédé en 2013.

Quelques incohérences laissaient toutefois penser à un éventuel canular. Notamment le fait que les contributions blog utilisées comme pièces à conviction avaient été éditées a posteriori pour y ajouter des détails – que ce soit la clé de chiffrement associée à l’adresse e-mail de Satoshi Nakamoto ou les références au livre blanc sur les crypto-monnaies, publiée quelques semaines avant le lancement de Bitcoin.

Quelque chose qui cloche

D’autres contradictions s’ajoutent aujourd’hui à cette liste.

La première concerne Cloudcroft Supercomputers Australia, constituée comme une filiale de la société DeMorgan, fondée et contrôlée par Craig Steven Wright.

Sur son site Web mis hors ligne il y a quelques jours, Cloudcroft Supercomputers Australia disait être en possession de deux super-ordinateurs : C01N et Sukuriputo Okane, qui ont respectivement pointé à la 15e et à la 327e place dans le Top 500 mondial.

Ces deux machines étaient prétendument exploitées en partenariat avec SGI, spécialiste des solutions de calcul haute performance. Un contrat (document PDF) semble d’ailleurs lier les deux parties.

Problème : SGI dément l’existence d’un quelconque accord et suppute, auprès de ZDNet.com, que C01N ait été « acheté sur le marché gris ».

Autre élément qui coince : sur le profil LinkedIn de Craig Steven Wright – supprimé ; disponible uniquement en archive – figurent deux doctorats… dont l’un en sciences informatiques qu’il n’aurait jamais obtenu. C’est tout du moins ce qu’assure à Forbes l’université Charles-Sturt de Sydney.

L’analyse des clés PGP que Wired et Gizmodo ont associées à la fois à Wright et à Satoshi Nakamoto ne donne pas plus de certitudes. Bien au contraire. Selon Motherboard, elles ont été créées avec des technologies rarissimes, voire inexistantes à l’époque à laquelle elles sont censées avoir été utilisées.

Crédit photo : Gajus – Shutterstock.com

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