Le créateur présumé de Bitcoin perquisitionné avant son déménagement
La police australienne a perquisitionné la demeure de Chris Steven Wright, créateur présumé de Bitcoin. Pour quels motifs ?
Aurait-on enfin démasqué le créateur de Bitcoin ?
Les autorités australiennes en semblent persuadées. Elles n’ont, en tout cas, pas attendu bien longtemps après les révélations de la presse internationale pour perquisitionner, à Sydney, la demeure de Chris Steven Wright, pressenti pour être l’artificier de la crypto-monnaie sous le pseudo « Satoshi Nakamoto ».
Sur place, les policiers fédéraux affirment que l’opération « n’a rien à voir » avec la publication, ce mercredi, des conclusions des enquêtes respectives conduites par Wired et Gizmodo pour tenter de trouver « M. Bitcoin ». Elle interviendrait en fait dans le cadre d’une procédure « d’observation » lancée par le fisc.
Si l’on en croit certains documents exfiltrés, Chris Steven Wright a effectivement eu maille à partir avec les autorités ; plus encore depuis que l’Australian Tax Office (ATO) a décidé, en décembre 2014, que les crypto-monnaies devaient être considérées comme des actifs plutôt que des devises pour ce qui est de l’imposition des plus-values. La mise sur pied de la société Denariuz, banque fonctionnant uniquement avec le bitcoin, est ainsi surveillée de près.
Chris Steven Wright est locataire de sa résidence dans le quartier de Gordon. Un dénommé Garry Hayres, qui se présente comme le propriétaire, explique que son client doit déménager le 22 décembre, en partance pour le Royaume-Uni, un an à peine après s’être installé. Il ajoute avoir remarqué la mise en place d’un « gros système informatique » assorti d’un générateur électrique triphasé à l’arrière de la maison.
Selon Reuters, une deuxième perquisition a eu lieu dans un autre quartier de la ville, à l’adresse enregistrée comme le siège de deux sociétés dont Chris Steven Wright est fondateur : DeMorgan (banque « nouvelle génération » basée sur les devises alternatives) et Panopticrypt (sécurité informatique).
Pourquoi le fisc s’intéresserait-il de si près au personnage ? Il posséderait une fortune estimé à 1,1 million de bitcoins, soit plus de 400 millions d’euros au cours actuel. Ce pactole est visible depuis plusieurs années sur la chaîne de blocs qui sous-tend la crypto-monnaie. Il est communément attribué au fameux Satoshi Nakamoto…
Les investigations de l’ATO interviennent aussi en réponse à un durcissement des lois nationales contre le blanchissement d’argent et le financement du terrorisme. Plusieurs banques ont déjà décidé de fermer les comptes des sociétés de l’écosystème bitcoin ; plus d’une dizaine ont dû arrêter leur activité.
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