Criteo : un business à un milliard malgré une Bourse capricieuse
En 2015, Criteo affiche des indicateurs rassurants en termes de croissance. Mais ça ne suffit pas pour les investisseurs. Le top management vient de bouger.
Tout roulerait chez Criteo s’il n’y avait pas la Bourse.
Le groupe, co-fondé par Jean-Baptiste Rudelle, qui évolue dans le segment du marketing à la performance en fournissant des solutions de reciblage publicitaire, affiche un chiffre d’affaires de 1,19 milliard d’euros, en hausse de 50% par rapport à l’an dernier (à taux de change constant).
Les revenus hors TAC (acronyme de « Traffic acquisition cost », commissions redistribuées aux partenaires) sont en hausse de 49% à 480 millions d’euros (soit 40,4% du CA).
Le résultat d’exploitation est en hausse de presque 74% à 69,5 millions d’euros. Le revenu net s’élève à 56,7 millions d’euros (+60,5%) sur un an.
La plus grande proportion du business est réalisée dans la zone EMEA (488 millions d’euros) mais la zone Amérique n’est pas loin (456 millions d’euros), au regard de sa forte croissance sur l’année 2015 (+74%).
Le quatrième trimestre de l’exercice fiscal 2015 de Criteo a été satisfaisant : hausse de 46% du chiffre d’affaire et revenus hors TAC en progression de 43% à 146 millions d’euros (dont 47% en provenance de la publicité mobile).
« En 2015, nous avons dépassé la barre des 10 000 clients et celle du milliard de CA, tout en poursuivant des investissements significatifs dans l’innovation », commente Eric Eichmann.
Au 1er janvier 2016, le COO a pris les fonctions de CEO de Criteo.
Tandis que le co-fondateur Jean-Baptiste Rudelle a adopté la casquette de Président exécutif du conseil d’administration en charge de la stratégie groupe.
Eric Eichmann occupait le poste de COO depuis trois ans au sein de Criteo.
Une manière de scinder des responsabilités stratégiques pour un groupe comme Criteo.
Bourse : la mauvaise passe
A fin décembre, Criteo se félicite de l’adoption par plus de 3000 clients de la solution Dynamic Product Ads.
Lancée en février 2015, elle facilite la jonction entre annonceurs et utilisateurs de l’app mobile Facebook par le biais de la place de marché publicitaire du réseau social. Outre la publicité mobile, Criteo s’intéresse également au retargeting en mode cross-devices (multi-écrans).
Dans le débat en lien avec l’adblocking (logiciel blocage publicitaire) qui touche son coeur de business, Criteo a préféré signer un accord avec Eyeo (éditeur d’Adblock Plus) plutôt que de partir sur le front.
Coté au Nasdaq, Criteo a dégringolé en Bourse de plus de 47% depuis juillet 2015. On observe une baisse de 21,80% sur les 20 derniers jours (-11,10% sur les 5 dernières séances). La valorisation de la société est tombée à 1,94 milliard de dollars.
Le titre rôde actuellement dans la fourchette 30 à 32 dollars.