Spécialisé dans la conception de semi-conducteurs magnétiques, le Français Crocus Technology lève, pour son quatrième tour de table (Series D), 34 millions d’euros.
L’ensemble des investisseurs historiques, en l’occurrence Idinvest Partners, Soffinova Ventures, Innovation Capital, Nanodimension et Ventech, ont remis au pot.
Marquée par l’entrée au capital du fonds privé Industrial Investors, l’opération porte à 116,2 millions d’euros le total des sommes injectées dans la société.
Basé à Grenoble depuis sa prise d’exercice en 2004, Crocus Technology compte mettre à profit ce financement pour accélérer l’industrialisation d’une nouvelle génération de micro-contrôleurs qui rendront « inviolables » les cartes à puce.
Le champ d’application de cette technologie est large, mais les travaux se porteront dans un premier temps sur la sécurisation des transactions bancaires à travers les cartes SIM, grâce à une mémoire protégée contre les attaques sophistiquées.
Sous la houlette de son président Bertrand Cambou, Crocus Technology vise, avec cette première offensive, 30% d’un marché des cartes à puce haut de gamme à 8 milliardss d’unités en 2012 (étude ABI Research).
Si la moitié de son effectif – une soixantaine de personnes – exerce pour le compte de la filiale américaine située en Californie (Santa Clara), la R&D reste concentrée en France.
Elle vise désormais le « time to market » avec sa technologie propriétaire Generation 3, développée avec IBM depuis 2011 et basée sur l’architecture Magnetic Logic Unit (MLU).
Celle-ci offre de meilleures performances en lecture / écriture, une tolérance plus élevée des hautes températures, une durée de vie de 20 ans et de moindres coûts de fabrication.
Les premiers « wafers » (galettes de silicium) entreront en production cet été, dans une usine implantée… en Russie.
Faute d’un partenaire français pour industrialiser ses solutions, Crocus Technology a noué, en 2011, une alliance avec l’entreprise publique Rusnano, entrée par la même occasion à son capital.
Les deux parties ont créé la coentreprise Crocus Nano Electronics, dans laquelle l’Etat russe a engagé environ 100 millions de dollars.
Comme le note, à titre comparatif, Les Echos, Crocus Technology n’a obtenu qu’une aide globale de 6 millions d’euros de la part des pouvoirs publics français.
Son chiffre d’affaires 2012 s’est élevé à 5,7 millions d’euros, porté par la vente de services et de licences à plusieurs fondeurs comme l’Américain TowerJazz, qui compte quelque 200 clients.
Le franchissement du seuil de rentabilité est attendu pour la fin de l’année, porté par un développement d’activité à l’international, tout particulièrement aux États-Unis, où la société possède plusieurs implantations.
Les prévisionnels font état d’un chiffre d’affaires de 8,9 millions d’euros.
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