Le crowdfunding se structure autour de l’investissement

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Le dernier baromètre de Financement Participatif France illustre l’importance que prend l’investissement en capital dans le paysage du crowdfunding.

La structuration dans le secteur du financement participatif s’est accélérée depuis l’entrée en vigueur d’un cadre réglementaire… mais certains ajustements complémentaires sont souhaitables pour soutenir cette dynamique.

C’est le principal constat établi par l’association Financement Participatif France (qui fédère depuis 2012 l’écosystème français du crowdfunding) en marge* de son baromètre semestriel réalisé en partenariat avec le cabinet de conseil Compinnov.

Ce rapport – document PDF, 4 pages – synthétise, en plusieurs infographies, les données recueillies auprès de 52 plates-formes en activité ; 22 fonctionnant sur le principe du don (avec récompenses pour 18 d’entre elles), 12 sur le modèle de l’investissement (10 en capital, 2 en royalties) et 20 en tant qu’intermédiaires de prêt (rémunéré pour 12 d’entre elles).

Tous canaux confondus, le crowdfunding a drainé, au premier semestre 2015, 133,2 millions d’euros en France, contre 66,4 millions sur les six mois précédents. Et plus de 10 000 projets ont été soutenus.

Les plates-formes de prêt aux particuliers et/ou aux entreprises concentrent l’essentiel des fonds investis : 85,2 millions d’euros (37,4 millions sur la période précédente), dont 61 millions aux particuliers, 13 millions aux entreprises et 9,4 millions sous la forme d’obligations. A 24,3 millions d’euros, le financement par souscription de titres dépasse le don et ses 23,7 millions.

C’est dans l’investissement en capital que le montant moyen des levées de fonds est le plus élevé : 394 940 euros (valeur plus que doublée d’un semestre à l’autre), contre 88 684 euros pour le prêt rémunéré (978 en non rémunéré ; en légère baisse) et 3 592 euros pour le don avec récompenses (2 732 euros sans contrepartie).

Un nouveau public

Dans l’investissement en capital, le montant du ticket moyen (3 876 euros) augmente un peu moins sensiblement que le montant moyen des collectes ; le signe d’une diversification du public de souscripteurs. Une tendance encore plus marquée pour le prêt rémunéré : la somme moyenne engagée au 1er semestre 2015 s’élève à 3 029 euros, alors qu’elle était de 6 581 euros six mois plus tôt.

Quasiment tous les porteurs de projets qui optent pour un système de dons sans récompenses ou de prêt parviennent à leurs fins, généralement parce que les sommes recherchées sont d’une moindre importance par rapport aux campagnes basées sur l’émission d’actions ou d’obligations et sur le don avec récompenses (65 % de réussite, par exemple).

Depuis 2008 et le lancement des premières plates-formes, environ 75 000 projets ont été mis en ligne et 1,75 million de personnes ont participé à l’essor du crowdfunding, dont 450 000 qui ont rejoint l’aventure cette année.

La majeure partie sont âgés de 35 à 49 ans (38 % le sont sur l’investissement au capital ; 31 %, sur le prêt ; 37 %, sur le don). Mais les autres catégories d’âge montent en puissance. Notamment les 25-34 ans, à travers le don. Lequel est, en revanche, peu plébiscité des plus de 65 ans, qui s’orientent préférentiellement vers le prêt aux entreprises.

* Financement Participatif France émet 15 propositions pour soutenir la dynamique du crowdfunding. On retiendra, pour le don, un accès simplifié aux collectivités territoriales et une clarification de la loi sur la simplification du régime des associations et fondations ; pour le prêt, l’allongement des durées de remboursement et l’abrogation du seuil de prêt par projet dans le cadre des IFP ; pour l’investissement, élargir le type de titres éligibles et relever le seuil du million d’euros par levée de fonds.

Crédit photo : Ivelin Radkov – Shutterstock.com

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