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Cyber-criminalité : loin des yeux, loin du hacker ?

Le Cercle* a réuni jeudi soir un trio de spécialistes du cyber-droit…au féminin.

Incontestablement, les meilleures dans ce domaine sur Paris : Anne Souvira (BEFTI), Myriam Quéméner (magistrat) et Christianne Féral-Schuhl (avocate).

Elles ont apporté trois visions complémentaires sur ce qui savent ce qui se passe vraiment dans les entreprises en termes de délits informatiques, de négligences et encore trop souvent d’ignorances vis-à-vis de la sécurité IT.

La Brigade d’Enquête sur les Fraudes aux Technologies de l’information est un bon observatoire de ce qui se passe en région parisienne (le coeur géographique de sa compétence) en matière de criminalité informatique.

Le piratage de la messagerie d’un particulier, ce n’est plus sa priorité (le relais est passé au commissariat du coin).

« On fait vraiment du hack. On lutte contre la contrefaçon de bases de données (…) On est dans le pénal », déclare Anne Souvira, Commissaire Divisionnaire de la BEFTI.

Sur l’ensemble de l’année 2011, la brigade spécialisée dans la cyber-criminalité, rattachée de la Direction régionale de la Police judiciaire de Paris, recense 1500 appels à la BEFTI.

Dont 240 émanant d’entreprises.

De gauche à droite : Myriam Quéméner (magistrat), Anne Souvira (BEFTI), Christianne Féral-Schuhl (avocate) et Nicolas Arpagian (journaliste)

Sur 2011, la BEFTI a traité directement 75 plaintes. Une cinquantaine de dossiers ont été orientés vers le Parquet.

En tout, cela représente un volume « d’une centaine de plaintes ». « Un chiffre en augmentation », précise la représentante de la BEFTI.

L’écueil majeur de l’enquête ? Invariablement le fait de dépasser les frontières.

« La durée et la résolution de l’enquête varie. Tout dépend de l’état de la preuve », commente la commissaire.

« Si on fait face à TOR [réseau d’anonymisation, ndlr] ou des VPN (réseaux virtuels privés) suédois, on oublie. »

Pourquoi la Suède ? Il serait difficile de trouver sur place des enquêteurs ou des magistrats spécialisés susceptibles de répondre aux requêtes éventuelles de la justice française…

Bien sûr, l’entraide internationale ou la coopération (formelle ou informelle), cela existe. Mais avec des limites pour ce type de sollicitation.

« La difficulté de la cyber-criminalité, c’est le pouvoir politique », lâche Anne Souvira.

(Lire la suite de l’article page 2)

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